Sur la porte c'est écrit : « bien-être pour l’eternité ». je t’en ficherai du bien-être, c'est de l’ennui en dose pure, oui ! mon dieu, mais qu'est-ce que j’ai fait pour atterrir au paradis ? d’accord, je n’ai pas tué, très peu volé, je n’ai pas convoité le mari de mes prochaines, sauf une ou deux fois, inutile de s’appesa
Valérie Bezard
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Valérie Bezard
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Le blog de Valérie Bezard
Des textes, qui racontent des histoires, ou pas, souvent courts, toujours percutants.Pour amateurs de dents qui grincent avec le sourire.
Valérie Bezard
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31/08/2009
Categorie :
Littérature, BD & Poésie
Articles à découvrir
Boris était persuadé d’être l’homme de la vie de quelqu'un. d’une quelqu’une, si possible. bon, mieux valait qu’elle ne soit pas trop exigeante sur la taille et le poids de son prince charmant. a part cet infime détail, rien ne clochait. il affichait un q.i de 88.5, soit un chiffre nettement supérieur à la moyenne des moules farcies
Il la suivait partout, plus fidèle qu’un affreux clébard. dès qu’elle entrouvrait les yeux, la pensée trébuchante, il se saisissait d’elle. elle partait travailler, il la suivait dans le métro, les couloirs, les rues froides. au pied de l’immeuble, il la laissait enfin : elle était très prise par la pile de dossiers qui grimpait de
Il lui restait très peu de temps. chaque semaine, c'était la même course éperdue pour grappiller quelques minutes, dérober une heure aux vampires qui comptaient sur elle pour la nourrir. travail, transports, foyer, la vieille litanie. contraintes dans chaque sphère. et le soi, où était-il passé, ce petit électron pas libre écrasé par la
Paré au décollage. les hormones dilatées, boris s'acharnait à grands coups de butoir à faire décoller sa nouvelle connaissance vers le firmament. patient, boris. et une vraie force de la nature : 120 kilos, 75 cm au garrot, capable de tenir la distance d'un marathon sexuel pendant des heures. pour ne pas atteindre seul la ligne d'arrivée, il
Le cerveau télé-délavé, boris observait sa dulcinée évoluer devant lui, la démarche bourlinguante. amoureux jusqu’aux oreilles, le regard morveux sur tout ce qui osait la dévisager, plus jaloux qu’un essaim de tigresses, boris surveillait à la fois la courbure de ses reins et les coups d’œil suspects alentour. pas facile, mais ses n
Depuis sa huitième rupture sentimentale en moins de trois ans, boris se métamorphosait doucement en effigie de l’émotivité. toute séparation lui devenait insupportable, dessinant dans son esprit bovin les contours de l’abattoir. boris au café : « a demain, j’espère », murmurait-il en étreignant la main du serveur, qui le soupçonnai
Boris terminait de lire son premier livre, un manuel de psychologie. plus exactement l’introduction, qui offrait tous les conseils pour rater sa vie de couple. mais boris, non équipé de la touche « deuxième degré », avait tout noté consciencieusement, sauf le titre, et estimé inutile la poursuite de la lecture. il retenait donc que deux
J'ai des bouts de toi qui me collent à la peau, aux paupières quand je m'éveille, des bouts de toi qui m'ensorcellent. j'ai des poussières de toi qui volent au coin des yeux, des morceaux de toi qui s'éparpillent dans mes rêves, des fragments de toi scellés sur la commissure des lèvres. j'ai des grains de toi au creux de l'épaule, des parc
Il avait perdu la mémoire, il ne savait plus où. son esprit ressemblait à une terre en jachère, oubliée depuis longtemps. il était temps d’y planter quelques graines de souvenirs. il commença par errer dans les brocantes, là où les chroniques rejetées par des inconnus s’entassaient en piles désordonnées. mais leur valeur était cot