Tiens , te revoilà , lecteur , blotti derrière ton écran , sur une page blanche ou pas , droit , tu te tiens à l’écart , tu ne connais rien de ce type qui t’écrit , tu n’es pas caché ni apeuré , tu es perçu , présent , au-dedans de cet écran , de ce monde qui se déplie et te touche , là , au dessus de ton clavier , de tes bornes

Ma chère enfant tu es aujourd’hui entourée de ceux et celles qui te sont chers , ceux et celles qui pensent à toi , t’attendent , te font confiance et imaginent ton avenir , tes expériences . pourtant le cercle de ceux qui tiennent à toi s’élargit bien au-delà de nous tous , vers d’autres qui , retenus par leur profession , la distan

Je voudrais te donner un rond , ou un carré , mais pas l’image , la figure , ni son contenu ou son centre , je voudrais te donner le geste , celui qui trace un rond ou un cercle , un carré ou un rectangle , la main qui traverse l’air , le scinde , puis donne consistance à la figure , au cercle ou au rectangle . je voudrais tendre vers toi l

Le 11 aout 2009 je te vois pétiller d’ici , tout au bord de la plage , le soir , quand il ne fait plus trop chaud, que le soleil baisse . tes parents t’emmènent le long de l’eau , tu t'agites dans ta poussette et te voilà les pieds dans la mer , ébloui par cette immense surface bleue qui brille , les petites vagues qui te mouillent les pi

Aller là où il va , celui-là : giacometti et ne rien dire que cet élan . christophe d'épée

J'aimerais être de ceux-là : "adoptés par l'ouvert, poncés jusqu'à l'invisible, nous étions une victoire qui ne prendrait jamais fin" rené char zao wou ki

Un tout petit peu au-delà , à peine , l’espace d’un doigt , d’un creux , d’un rien . une toute petite marge , pas une sortie ni une saillie , non , juste cette zone qui se trouve au devant du doigt , de la main , du corps . investir là-dedans , dehors , invertir un pas en avant , sur un recours , une attente qui se prolonge , attise les

Je me suis approché au bord d’un petit ruisseau fleuri , au bout de la forêt , un peu au-delà de sa lisière , vers la plaine du bout . j’étais seul . la journée se terminait en langueur , je ne voulais plus rester là ,tenir un livre dans mes mains ni chercher l’incherchable , l’inatteignable , les mots rentrés et qui font mal , barr

Et si la vraie vie ressemblait à ça ? : joan miro

Il pleut , le vent tiédit l’après-midi , j’en profite pout t’écrire encore un peu , un tout petit peu , pour te raconter le temps qui vient ,arrive avec toi , sur toi , tout doucement , sur la pointe des pieds , le talon bien relevé , pour ne pas faire de bruit si tu dors , t’endors ou te réveilles . tu sens la présence de tes parents