Politique - page 24

Journal du Parti Socialiste des Travailleu(R)(SE)s

Marre que les autres parlent à ma place, marre d'entendre des sottises à la télévision, je reprends la parole sur des faits de société d'actualité! Bien sûr, des recettes et astuces seront publiées pour nous réconforter dans ce monde de brutes :-).

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J’ai longtemps hésité, mais voilà, je me lance, enfin. Je viens de créer mon blog, ClaudieOPL, à la demande de plusieurs d’entre vous avec qui je partage habituellement mes post sur facebook, « notre» géant qui, c’est peu dire, ne pète pas la forme en ce moment. Michèle Douyon, ancienne cadre au Ministère des Droits des Femmes (Haïti) a été la première à m’avoir proposé l'idée. Merci Michèle! :-* Ce blog est avant tout un blog politique. Il y sera, donc, question ici de mener des réflexions de fond sur des sujets d'actualité touchant plus particulièrement Haïti, pour commencer. Parce que je suis haitienne. Mais j’essaierai aussi,(peut-être pas dans les tout premiers moments) dans la mesure de mes possibilités, de vous proposer mes lectures des sujets qui seront débattus ailleurs, qui présenteront un certain intérêt pour moi et pour vous aussi, je l'espère. :) Et vu que je milite, entre autres, depuis plus de dix ans, dans un parti politique haïtien(en crise actuellement), l’Organisation du Peuple en Lutte(OPL) et que je suis porteuse d’un courant «Gauche Féministe» (encore en construction) en son sein, depuis quelques mois,(démarche visant justement à sa refondation), les angles que j’aurai à privilégier dans mes billets seront donc, de gauche et féministe. Des billets bien clivants, pas nécessairement binaires, et souvent à contre-courant, qui pourront, pour tout vous dire, heurter la sensibilité de celles et de ceux d’entre vous habitué.e.s à s’abreuver comme des moutons aux sources des idées droitières, réactionnaires qui pullulent dans l’espace public médiatique dominant actuellement. Haïti est un pays qui se droitise, se néolibéralise, cela ne date pas d’hier, certes. Mais aujourd’hui cela se fait de manière de plus en plus décomplexée, assumée; la Banque Mondiale, le FMI n’ont plus maintenant du souci à se faire à notre sujet, plus besoin de nous mettre la pression, nous harceler, comme ce fut le cas jusqu'à la fin des années 90. Ils ont réussi à faire de nous les bons élèves qu’ils ont toujours souhaité que nous devenions dans la région. La plupart des corps intermédiaires comme les partis, les syndicats, les médias etc. qui y faisaient symboliquement barrage ont, à quelques rares exceptions près, aux fils des années, fini par se dégonfler. On a pu voir aussi dans la foulée, comment une expression comme celle de «baryè lib»(pour parler de la dérégulation des marchés en général, de l'exonération, en particulier, des droits de douanes à l’importation) a totalement disparu du vocabulaire politique pour laisser place à celle de «bonne gouvernance» par exemple. C’est même devenu un tic de langage chez certain.e.s. Ça en dit, évidemment,long sur l'état du champ politique haïtien.Nous baignons,aujourd’hui,dans un univers politique réduit à un simple marché électoral, sur lequel tous les partis crient en choeur, à quelques nuances près: «la douce qui vient kenèp». Or, en politique, les mots sont importants. La politique c’est d’abord une question de vocabulaire, c’est, comme en littérature, un travail sur les mots. Les grandes figures politiques des siècles passés dont les discours sont étudiés aujourd’hui à l'université et/ou regroupés dans des anthologies l’avaient bien compris. Il faut que nous réapprenions l’usage de la parole politique. Haïti c’est aussi un pays qui, malgré les apparences, se misogynise. On en a eu la démonstration pendant le premier quinquennat (2011-2015) du régime Tèt Kale ( crâne rasé en français, ce qui idéologiquement dit tout) et le second en cours; celles et ceux qui n’ont pas encore été touché.e.s par l'épidémie d’amnésie qui frappe le pays depuis des années, doivent avoir encore à l’esprit les images du président de la république dansant au champ de mars, en février dernier, la énième méringue pourrie de chez pourri de Sweet Micky. Nous devons combattre pas seulement moralement, mais aussi et surtout politiquement, cette misogynie d’Etat. Alors, si vous êtes allergiques aux concepts de gauche et de féminisme, passez votre chemin! Mais si, au contraire, ça vous branche, sans que vous soyez obligé d'être d’accord avec ce que je vais vous raconter sur ce blog, je vous souhaite la bienvenue. Prenez un verre et installez-vous! Nous allons causer...tranquillement.