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La Poésie

La poésie est un moyen pour certains de se libérer d'un poids mais malheureusement peu de gens s'y intéresse. C'est grâce à tous ceux qui intéresse à la poésie qui la font vivre Nous avons aussi un page Facebook pour plus de visibilité.

Tags associés : poesie, citation, grand auteur

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482 posts

05/11/2018

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Articles récents de cette communauté

Jules SUPERVIELLE (1884 - 1960) - Les Amis inconnus

Jules supervielle (1884 - 1960) - les amis inconnus

Les chevaux du temps quand les chevaux du temps s'arrêtent à ma porte j'hésite un peu toujours à les regarder boire puisque c'est de mon sang qu'ils étanchent leur soif. ils tournent vers ma face un oeil reconnaissant pendant que leurs longs traits m'emplissent de faiblesse et me laissent si las, si seul et décevant qu'une nuit passagère env
Victor HUGO (1802 - 1885) - Les Feuilles d'automne

Victor hugo (1802 - 1885) - les feuilles d'automne

Soleils couchants vi le soleil s'est couché ce soir dans les nuées. demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ; puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ; puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit ! tous ces jours passeront ; ils passeront en foule sur la face des mers, sur la face des monts, sur les fleuves d'argen
Clément MAROT (1496 - 1544) - Les Epigrammes L III

Clément marot (1496 - 1544) - les epigrammes l iii

Huictain plus ne suis ce que j'ai été, et ne le saurais jamais être. mon beau printemps et mon été, ont fait le saut par la fenêtre. amour, tu as été mon maître, je t'ai servi sur tous les dieux. ô, si je pouvais deux fois naître, comme je te servirais mieux !
André-Ferdinand HEROLD - 1865 - 1940 - Intermède Pastoral, 1896

André-ferdinand herold - 1865 - 1940 - intermède pastoral, 1896

Le val harmonieux c'est un val odorant de lauriers, où la lune fait traîner et mourir sa caresse d'argent, tandis qu'au ciel, gai d'un crépuscule changeant, les sidérales fleurs s'ouvrent une à une. là sourd et s'agrandit, parmi l'herbe opportune, une fontaine dont la naïade, nageant, rit, et charmeuse, endort d'un murmure indulgent la satyr
Pierre LOUYS (1870 - 1925) - Pervigilium Mortis, 1945, éd. Albin-Michel)

Pierre louys (1870 - 1925) - pervigilium mortis, 1945, éd. albin-michel)

Pervigilium mortis iv psyché, ma soeur, écoute immobile, et frissonne... le bonheur vient, nous touche et nous parle à genoux. pressons nos mains. sois grave. ecoute encor...personne n'est plus heureux, ce soir, n'est plus divin que nous. une immense tendresse attire à travers l'ombre nos yeux presque fermés. que reste-t-il encor du baiser qui
Jean ORIZET (1937 - ) - La Peau du monde, éd. Le Cherche Midi, 1987

Jean orizet (1937 - ) - la peau du monde, éd. le cherche midi, 1987

Vous aurez de la craie pour dessiner mes fuites sur l'horizon poudreux qu'enflamme un cavalier je vous attends vous aurez de la mousse à calfeutrer les vides au creux de mon cerveau en pleine hibernation je vous attends vous aurez un nuage où le ciel s'emmitoufle quand il veut adoucir un soleil d'oeuvre au noir je vous attends en compagnie de mes
Michel DEGUY (1930 - ) - Gisants, 1985

Michel deguy (1930 - ) - gisants, 1985

Cardiogramme (mai) la seine était verte à ton bras plus loin que le pont mirabeau sous les collines comme une respiration la banlieue nous prisait j'aurais voulu j'aurais tant besoin que tu penses du bien mais le courage maintenant d' un coeur comme un prisonnier furieux comme un coeur chassera du lyrique le remords de soi ! l'allongement du jour
Jude STEFAN (1930 - 2020) - Aux chiens du soir, 1979

Jude stefan (1930 - 2020) - aux chiens du soir, 1979

La main d'emma dans la consommation des siècles et des gestes à pas de forlane s'avancera l'oubli de mourir avec ta main (rosie, aimée, baisée) les yeux fixes à l'écoute de ma débâcle à peine serais-je froid plus je t'aimai plus en moi s'ouvrait l'abîme abîme de mes âges et de mes voeux intacte la jeunesse comme une dague au coeur toi q
Philippe JACCOTTET (1925 - ) - Poésies, 1945 - 1967

Philippe jaccottet (1925 - ) - poésies, 1945 - 1967

L'hiver a gilbert koull. j'ai su pourtant donner des ailes à mes paroles, je les voyais tourner en scintillant dans l'air, elles me conduisaient vers l'espace éclairé... suis-je donc enfermé dans le glacial décembre comme un vieillard sans voix, derrière la fenêtre à chaque heure plus sombre, erre dans sa mémoire, et s'il sourit c'st qu'il
Roger GIROUX (1925 - 1974) - L'arbre et le temps, 1964

Roger giroux (1925 - 1974) - l'arbre et le temps, 1964

Decrire le paysage (extraits) l'automne vient, comme si je n'existais pas. et je ne sais s'il se souvient... et ma parole n'a d'espace que cette ligne imaginaire où mon visage l'emprisonne. et j'ai beau me pencher sur les eaux du poème, je ne vois qu'un oiseau, qui s'éloigne de moi vers un songe d'hiver.
Henri THOMAS (1912 - 1993) - Signe de vie, 1949

Henri thomas (1912 - 1993) - signe de vie, 1949

Hiver il est un torrent de neige à l'intérieur de la ville, quelquefois un homme espère, dans la blancheur paraît une île, ainsi s'éclaire la terre. sous l'arche recomposée de sa vie, le torrent passe, lui, s'il se jette à la nage, il se brise au frais pilier dans le flot qui se partage, la ville reste éclairée d'un vestige de blancheur.
Alphonse de LAMARTINE (1790 - 1869) - Nouvelles méditations poétiques

Alphonse de lamartine (1790 - 1869) - nouvelles méditations poétiques

La branche d'amandier de l'amandier tige fleurie, symbole, hélas ! de la beauté, comme toi, la fleur de la vie fleurit et tombe avant l'été. qu'on la néglige ou qu'on la cueille, de nos fronts, des mains de l'amour, elle s'échappe feuille à feuille, comme nos plaisirs jour à jour ! savourons ces cortes délices ; disputons-les même au zép
Jean MAMBRINO (1923 - 2012) - Le chiffre de la nuit, 1989, éd. Corti

Jean mambrino (1923 - 2012) - le chiffre de la nuit, 1989, éd. corti

Ce qui se leve une barque se meut dans le creux de l'esprit, une voile, une vague où s'enfle le désir, un élan né de soi quand le soi se retire, une brise reçue à l'aube de l'esprit. l'orage a la douceur de toute intimité. le mouvement fait front sur l'air et sur l'écume. l'acte reste vivant alors qu'il est posthume. l'insaisissable est pri
Roland GIGUERE (1929 - 2003) - Temps et Lieux, 1988, éd. de l'Hexagone

Roland giguere (1929 - 2003) - temps et lieux, 1988, éd. de l'hexagone

Une vie a pas comptes une vie entière passée en murmures et une infinité de légers soubresauts en peu de paroles en moindres gestes au milieu de hordes criardes et déchaînées une vie repliée sur quelques visages aimés sur une paupière qui bat et se ferme à minuit comme une persienne de bois usée une vie lente aux roues brisées.
Arthur RIMBAUD (1854 - 1891) - Poésies

Arthur rimbaud (1854 - 1891) - poésies

Ophelie ( i ) sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles la blanche ophélia flotte comme un grand lys, flotte très lentement, couchée en ses longs voiles... - on entend dans les bois lointains des hallalis. voici plus de mille ans que la triste ophélie passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir ; voici plus de mille ans que sa douce
Georges HENEIN (1914 - 1973) - Le signe le plus obscur, éd. Seghers, 1977

Georges henein (1914 - 1973) - le signe le plus obscur, éd. seghers, 1977

Le sursaut le doit et l'avoir ne se lisent plus dans le cristal fou des temples pour un instant seulement par delà le gel des années inutiles une force nouvelle se hisse dans les yeux des officiants instant d'alarme et de griffe redoublement de grâce au chevet de la grande forêt où se perd le prix de chaque geste l'horreur du lendemain suffit
Henri KREA (1933 - 2000) - Poèmes en forme de vertige, 1967

Henri krea (1933 - 2000) - poèmes en forme de vertige, 1967

La poesie la poésie comme la lumière du linge fin ebloui par la croupe de l'ombre où prisonnière de son émoi l'adolescente incendiée par la nuit s'enfuit vers cette avenue qui enchante le désir qu'elle avait de quitter l'interdit incolore son ennui meurtrier la liberté où je m'absorbe participe de sa beauté
Paul Louis ROSSI (1939 -  ) - Oeuvres complètes, éd. Flammarion, 1999

Paul louis rossi (1939 - ) - oeuvres complètes, éd. flammarion, 1999

Quand anna murmurait vous ne m'avez jamais trouvée dans vos escales m'avez-vous bien cherchée ô mes matelots c'est comme si vous étiez entièrement façonnés par la mer quand vous débarquez n'allez donc pas jeter vos pierres dans une eau dormante alors que la tempête habite mes rivages aucune folie ne m'est étrangère croyez-vous que je ne
Jean ORIZET (1937 - ) - Niveaux de survie, éd. Le Cherche Midi, 1978

Jean orizet (1937 - ) - niveaux de survie, éd. le cherche midi, 1978

Fragiles soleils bédouins qui lisez dans le sable l'or et le sang de la gazelle, pêcheurs qui savez par la respiration de la mer, prévoir les thons poignardés, femmes aux yeux de khôl qui tissez, en silence, les fils ténus de la prière, vos actes, fragiles soleils, n'ont que la mort pour habitude mais cette mort ne vieillit pas.
Frédérique BERNARD - Le temps, pensées vagabondes, éd. Edinter, 2013

Frédérique bernard - le temps, pensées vagabondes, éd. edinter, 2013

La plume se libère vole somnole se tend vers l'arrière se plie, se tord, se manifeste par tant de beaux et romantiques gestes danse devant l'océan et la chanson qu'elle écoute n'est rien d'autre que celle de la vie partition où les notes s'évadent portées esseulées symphonie inachevée la musique de l'âme est un oiseau volage que le temps
Andrée CHEDID (1920 - 2011) - Seul le Visage, éd. G.L.M., 1960

Andrée chedid (1920 - 2011) - seul le visage, éd. g.l.m., 1960

Une fenêtre ou se pencher je ne crois plus aux naufrages. il y a un masque bleu au fond de tous les puits ; les porteuses de pains se succèdent, les vies se souviennent d'autres vies. il restera toujours une fenêtre où se pencher, des promesses à tenir, un arbre où prendre appui. quelque part existe le visage de notre terre, qui nous dira son
Guy BEART (1930 - 2015) - Chansons

Guy beart (1930 - 2015) - chansons

Les temps etranges vinrent cette année-là des temps étranges des chaleurs des frimas des pluies des fanges des nuages de poussière sur les champs les rues les arbres qu'ils arrosèrent poussèrent plus dru vinrent cette année-là des fruits étranges non pas des avocats ni des oranges on en fit à la légère des jus des sirops celles qui s'en
Jacques CHESSEX (1934 - 2009) - Batailles dans l'Air, éd. Mermod, 1959

Jacques chessex (1934 - 2009) - batailles dans l'air, éd. mermod, 1959

Pluie la pluie gifle un carré de bouleaux frissonnants sur un coteau jauni balayé par le vent... l'automne est une demeure d'or et de pluie, dans ses étages transparents des corbeaux crient. déjà derrière les troncs gorgés d'eau, la neige emplit l'air d'une odeur légère de feux d'herbe. des vallons montent des fumées dans la pluie. un hom
Roger GILBERT-LECOMTE (1907 - 1943) - Testament, éd. Gallimard, 1955

Roger gilbert-lecomte (1907 - 1943) - testament, éd. gallimard, 1955

Deuil d'azur comme un coeur ruisselant de lentes larmes pâles sous ce masque de perles etouffe un grand cri rouge etrangle le hurleur du sang tourbillonnant cyclone l'oiseau pourpre abattu de l'arbre de la vie les pieuvres du vertige de tous leurs bras l'étreignent une agonie en proie aux baisers des ventouses palpite et frissonne de plumes étei
Claire GOLL (1890 - 1977) - Le Coeur tatoué (éd. Seghers, 1958)

Claire goll (1890 - 1977) - le coeur tatoué (éd. seghers, 1958)

Sept souhaits que ne suis-je le bandeau autour de ton front si proche de tes pensées ! que ne suis-je le grain de maïs qu'écrasent tes dents de chat sauvage ! que ne suis-je à ton cou la turquoise chaude de la tempête de ton sang ! que ne suis-je la laine multicolore du métier à tisser, qui glisse entre tes doigts ! que ne suis-je la tunique
Aujourd’hui plus qu’hier

Aujourd’hui plus qu’hier

Profite de la vie tu n’es pas éternel un grand poète l’a dit c’est tellement réel je pense à mon ami disparu aujourd’hui l’ami qui a compris ce dogme qu’il a suivi c’est ma consolation en ce triste jour de sa disparition sans espoir de retour à la femme de sa vie à ses enfants si chers je demeure l’ami aujourd’hui plus qu’
Jean CAYROL (1911 - 2005) - Pour tous les Temps, éd. du Seuil, 1955

Jean cayrol (1911 - 2005) - pour tous les temps, éd. du seuil, 1955

J'arrive dans la nuit... j'arrive dans la nuit comme dans une grande orfèvrerie abandonnée, et c'est le feu qui ne brûle plus rien, seul, d'une haute lignée de flammes et ses vieilles terrines de cendre sa noble suie, un feu tout droit lent et cérémonieux, qui se passe de ses bûches, de son dieu, un feu plus léger qu'une poignée de tilleul
Oscar DAVID (1902 - 1934) - Paysages d'ANNECY, 1926

Oscar david (1902 - 1934) - paysages d'annecy, 1926

Au semnoz (avec la dédicace particulière de j. et e. - 25/12/2020) tous les sapins bleuis par la fraîche morsure du vent rauque ou flûté qui chante dans les bois ont embaumé, ce soir, la combe où pan susurre des mots câlins, très doux, à la nymphe aux abois. la mousse a resserré l'étreinte lente et sûre de ses doigts verts autour des a
Joyce MANSOUR (1928 - 1986) - Cris, 1953 (éd. Seghers)

Joyce mansour (1928 - 1986) - cris, 1953 (éd. seghers)

Une femme creait le soleil une femme créait le soleil en elle et ses mains étaient belles la terre plongeait sous ses pieds l'assaillant de l'haleine fertile des volcans ses narines palpitaient ses paupières se baissaient empesées par le lourd limon de l'oreiller c'est la nuit et l'égratignure tranquille où meurt le vide haletant se bat se d
Hadjout salue le Maître

Hadjout salue le maître

Ses disciples en l'évoquant en disent le plus grand bien il était convaincant formant des citoyens il est parti le maître je l’ai appris ce soir il fallait le connaître ce géant du savoir la craie dans chaque main il traçait au tableau un parfait corps humain et ses organes vitaux les apprenants conquis par sa compétence ont largement acqu
Pierre SEGHERS (1906 - 1987) - Piranèse

Pierre seghers (1906 - 1987) - piranèse

Ils vivaient la ils vivaient là parmi les trophées et les chaînes, passagers en transit et seuls, et gravissant des marches, des degrés, des paliers, des échelles, toujours plus haut, et silencieux. la nuit des temps s'entrouvrait un instant pour eux. ils venaient ajouter leur pierre, non pas esclaves, mais libérés. leur place était dans le
Henri MOUGIN (1908 - 1946) - Trois Bornes de Cristal, éd. Seghers, 1944

Henri mougin (1908 - 1946) - trois bornes de cristal, éd. seghers, 1944

Savoure une nuit... savoure une nuit mexicaine mon coeur. elle a des yeux jaloux avec des seins de porcelaine et sa chevelure de haine a de suaves dents de loup pupille enceinte de présages, yeux noirs prune grain de raisin la nuit recouvre son visage d'astres et d'îles de nuages de nuages comme des mains la jeunesse du vent nomade et de la fraî
Guy d'ARCANGUES (1924 - 2004) - Eugenia, éd. Seghers, 1958

Guy d'arcangues (1924 - 2004) - eugenia, éd. seghers, 1958

Poesie ce qu'il me faut : un grand baquet de lune pour y laver le linge de mes nuits. j'ai trop aimé le vin qui ne me grisait pas, la nappe rouge, l'alcool, et ce piège d'un millier d'années, poésie. dans l'étouffement des chambres d'auteuil des enfants naissent sans amis, le coeur déjà gonflé de l'eau du fleuve. j'ai trop aimé les mots qu
Poésie mon amour

Poésie mon amour

Mets quelque chose et viens je t’emmène ce soir où plutôt ne mets rien tes rimes sont belles à voir c’est comme ça que je t’aime je te le dis, sans fard non, tu n’es pas blême ton teint n’est pas blafard tu exhales le musc tu ôtes la douleur viens, donne-moi la main allons vers le bonheur inspire-moi, ma belle laisse éclore tes fl
Lucien BECKER (1912 - 1984) - Neuf Poètes, éd. Seghers, 1957

Lucien becker (1912 - 1984) - neuf poètes, éd. seghers, 1957

Tu es nee... tu es née sur un ordre de la lumière qui partage avec toi ses richesses et ton corps s'éclaire de l'intérieur comme une moisson ou comme une rivière. il ne faut pas que tu aies peur dans l'immense bague de l'horizon puisque ton coeur peut battre à l'aise derrière le seul arbre de mes doigts. l'amour nous donne alors la force de
Pierre MATHIAS (1907 - 1990) - Le Magicien, éd. Seghers, 1960

Pierre mathias (1907 - 1990) - le magicien, éd. seghers, 1960

Le paradis perdu je suis cet homme nu qui marche dans la nuit funambule obstiné, mémoire de la terre je marche sur le fils tendus entre les astres poème dont les mots recomposent un corps de l'homme je n'ai plus que sa raison de vivre la nuit c'est la musique invincible de l'âme c'est l'ombre d'un oiseau qui cherche où se poser c'est aussi bie
Yves BONNEFOY - Hier régnant désert, 1958

Yves bonnefoy - hier régnant désert, 1958

Une voix j'entretenais un feu dans la nuit la plus simple, j'usais selon le feu de mots désormais purs, je veillais, parque claire et d'une parque sombre la fille moins anxieuse au rivage des murs. j'avais un peu de temps pour comprendre et pour être, j'étais l'ombre, j'aimais garder le logis, et j'attendais, j'étais la patience des salles et j
Philippe JACCOTTET (1925 - ) - Poésies, 1945 - 1967

Philippe jaccottet (1925 - ) - poésies, 1945 - 1967

Extrait de leçons (1966 - 1967) un simple souffle, un noeud léger de l'air, une graine échappée aux herbes folles du temps, rien qu'une voix qui volerait chantant à travers l'ombre et la lumière, s'effacent-ils, il n'est pas trace de blessure. la voix tue, on dirait plutôt un instant l'étendue apaisée, le jour plus pur. que sommes-nous, qu
Gérard de NERVAL (1808 - 1855) - Chimères, 1854

Gérard de nerval (1808 - 1855) - chimères, 1854

El desdichado je suis le ténébreux, - le veuf, -l'inconsolé, le prince d'aquitaine à la tour abolie : ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé porte le soleil noir de la mélancolie . dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé, rends-moi le pausilippe et la mer d'italie, la fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé, et la tr
Jean COCTEAU (1889 - 1963) - Plain-chant (1923)

Jean cocteau (1889 - 1963) - plain-chant (1923)

Plain chant ii mauvaise compagne, espèce de morte, de quels corridors, de quels corridors pousses-tu la porte, dès que tu t'endors ? je te vois quitter ta figure close, bien fermée à clé, ne laissant ici plus la moindre chose, que ton chef bouclé. je baise ta joue et serre tes membres, mais tu sors de toi, sans faire de bruit, comme d'une cha
Jules SUPERVIELLE (1884 - 1960) - Les Amis inconnus

Jules supervielle (1884 - 1960) - les amis inconnus

Le pommier a force de mourir et de n'en dire rien vous aviez fait un jour jaillir, sans y songer, un grand pommier en fleurs au milieu de l'hiver et les oiseaux gardaient de leurs becs inconnus l'arbre non saisonnier, comme en plein mois de mai, et des enfants joyeux de soleil et de brume faisaient la ronde autour, à vivre résolus. ils étaient l
Valéry LARBAUD (1881 - 1957) - Poésies de A.O. Barnabooth, 1913

Valéry larbaud (1881 - 1957) - poésies de a.o. barnabooth, 1913

Matin de novembre pres d'abingdon les collines dans le brouillard, sous le ciel de cendre bleue comme elles sont hautes et belles ! ô jour simple, mêlé de brume et de soleil ! marcher dans l'air froid, à travers ces jardins, le long de cette tamise qui me fait songer au vers de samain, marcher sur la terre de nouveau inconnue, toute changée, e
Charles CROS (1842 - 1888) - Poésies

Charles cros (1842 - 1888) - poésies

Conclusion a maurice rollinat j'ai rêvé les amours divins, l'ivresse des bras et des vins, l'or, l'argent, les royaumes vains, moi, dix-huit ans, elle, seize ans. parmi les sentiers amusants nous irions sur nos alezans. il est loin le temps des aveux naïfs, des téméraires voeux ! je n'ai d'argent qu'en mes cheveux. les âmes dont j'aurais beso
Paul-Jean TOULET (1867 - 1920) - Les Contrerimes

Paul-jean toulet (1867 - 1920) - les contrerimes

Puisque tes jours ne t'ont laissé qu'un peu de cendre dans la bouche, avant qu'on ne tende la couche où ton coeur dorme, enfin glacé, retourne, comme au temps passé, cueillir, près de la dune instable, le lys qu'y courbe un souffle amer, - et grave ces mots sur le sable : le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer.
Paul FORT (1872 - 1960) - Ballades Françaises (éd. Flammarion, 1963)

Paul fort (1872 - 1960) - ballades françaises (éd. flammarion, 1963)

Ombre des bois je suis tout à la tristesse de ma vie perdue dans les bois que le vent berce. je suis tout à la détresse de ma vie sans but dans l'ombre des bois touffus. mon bonheur est d'y frémir, je m'y sens perdu. tout ajoute à ma tristesse. je le dis, j'ai du plaisir dans les bois touffus qu'aucun sentier ne traverse.