Renaud Van Ruymbeke : biographie
Renaud Van Ruymbeke est un magistrat français spécialiste des affaires politico-financières. Il est un des juges d'instruction les plus connus en France. Ses collègues, qui le surnomment "VR" ne sont pas forcément tous unanimes à son égard, à l'instar des politiques qui ont souvent été mis en cause dans ses instructions. Néanmoins, il reste une personne tout à fait respectée dans le monde des avocats.
Ses premiers pas
Renaud Van Ruymbeke est né le 19 août 1952 à Neuilly-sur-Seine. Il est le fils d'un ancien résistant et dirigeant d'entreprise André Van Ruymbeke. Il grandit avec ses parents au château d'Agneaux en Normandie. Il a appris son métier de juge d'instruction sur les bancs de l'Ecole Nationale de la Magistrature à Bordeaux. Dès la fin de sa formation, en 1977, son intérêt se porte très vite vers les affaires économiques et financières.
Sa carrière
En 1977, dès la fin de ses études, il est nommé comme juge d'instruction à Caen. De 1983 à 1985, il exerce le rôle de substitut du procureur à Caen dans le pôle financier. Puis, à la suite de ce mandat de substitut, il revient à Bordeaux, mais cette fois en la qualité de maître de conférences. Il enseigne ainsi à l'Ecole Nationale de la Magistrature pendant trois ans. En décembre 1988, il devient conseiller à la Cour d'appel de Rennes avant de revenir à l'instruction en 1991. Notons aussi qu'il milite, en 1996, pour un espace judiciaire européen en signant l'Appel de Genève. En avril 2000, il rejoint le pôle financier dans la capitale.
Son action
Renaud Van Ruymbeke se fait connaître en 1979, à l'occasion de l'affaire Robert Boulin, du nom de l'ancien ministre du Travail qui est mort cette année-là. Le juge était chargé de défendre le ministre de Valérie Giscard d'Estaing, accusé d'avoir acquis de manière illégale une garrigue sur laquelle il construit sa résidence secondaire. En décembre 1991, il est chargé de poursuivre l'affaire Urba, qui concernait le financement occulte du Parti Socialiste et dont les origines remontaient à 1971. Une date à laquelle le PS créa une société Urba, capable de rassembler des fonds pour financer les futures campagnes. En décembre 1996, il prend la suite de l'enquête concernant la jeune Anglaise Caroline DIckinson, violée et étouffée dans une auberge de jeunesse en Ile-et-Vilaine cinq mois plus tôt. En juin 2001, il est chargé d'ouvrir une information judiciaire sur les rétrocommissions dans l'affaire des frégates de Taiwan. C'est ainsi qu'à partir de 2004, par son rôle principal dans cette affaire des frégates, il se retrouva à son insu au cœur de l'affaire Clearstream 2, dite du corbeau. Enfin, en 2008, il joua également un rôle dans l'affaire Kerviel.