Quelle est l'histoire de la chanson Ni Dieu ni maître de Léo Ferré ?
L'histoire de la chanson de Léo Ferré "Ni Dieu ni maître" clame ce que ressent le grand poète par rapport à la peine de mort. Cette chanson anarchique a eu du succès lors de sa sortie et après mai 1968. Les mots sont durs, juste accompagnés au piano, et il utilise des termes qui méritent des explications.
Quelle est l'histoire de la chanson Ni Dieu ni maître de Léo Ferré ?
Cette chanson, née en 1964, dénonce l'inhumanité de la peine de mort, la peur ressentie par le condamné, l'ironie de l'acte de mettre fin à une vie légalement comme si la justice avait le droit d'user de la loi du Talion. Cette chanson est sortie à une époque où il était question d'abolir la peine de mort. Georges Brassens avait déjà écrit en 1952 "Gare au gorille" sur le même thème, et tous les deux participent en 1972 à une grande campagne contre la peine de mort. En 1968, les jeunes redescendus des barricades reprennent cette chanson anarchiste, pour crier leur colère contre les injustices.
Le choix des mots
Si les mots sont choisis avec soin, ils sont assez difficiles à comprendre à la première écoute ou à la première lecture. Juste accompagné par le piano, Léo lâche ses mots à qui veut les entendre. Ni Dieu ni Maître, cette locution libertaire de Louis-Auguste Blanqui est devenue le slogan des anarchistes. Léo Ferré l'intègre à plusieurs reprises dans sa chanson, en fin de strophe pour marquer sa lutte. Les "cous-de-jatte" est un mot dérivé ironiquement de "cul-de-jatte" pour insister sur le côté raccourci. L'aube démocrate, cette heure fatidique, légale, choisie par la cour pour mettre fin aux jours du condamné. Quelques vers sont difficiles à supporter à la lecture, d'autres sont lus dans l'incompréhension, une chanson à plusieurs niveaux. Un chant qui s'adresse à tous, que l'on soit croyants, libres dans sa tête ou même porteur de la robe noire.
Mon avis
À une époque où on était tout de suite censuré dès que l'on touchait à la justice, c'était assez gonflé de la part de Léo Ferré de chanter ce genre de chanson en public. Une chanson vraiment très engagée, qui a fait le tour de l'Europe avec Georges Brassens, pour l'abolition de la peine de mort. Il fallait vraiment en avoir dans le ventre, "Chapeau, Monsieur Ferré !"