Bela Bartok : biographie
Compositeur et pianiste, mais aussi initiateur de l'ethnomusicologie, Bela Bartok (1881-1945) n'a eu de cesse d'associer musique classique et folklore hongrois. Les quatuors à cordes ont marqué son oeuvre. Puis, c'est aux États-Unis, où il a émigré à la mort de sa mère pour fuir la montée du nazisme, que l'austro-hongrois, pourtant déraciné, connaîtra une renaissance.
Premiers pas
Premier enfant d'une famille cultivée, Bela Viktor Janos Bartok est né le 25 mars 1881 à Nagyszentmiklos (Empire d'Autriche-Hongrie). C'est sa mère, Paula Voit, institutrice, qui l'initie au piano. Son père, prénommé également Bela, est directeur d'école d'agriculture, et meurt lorsque le jeune Bela Bartok à 7 ans. La famille déménage à Nagyszollos (ville d'Ukraine aujourd'hui) où sa mère enseigne le piano. C'est là que Bela Bartok commence à composer, à 9 ans, et donne son premier concert à 11 ans. Un nouveau déménagement pour Pozsony (Slovaquie) permet au jeune musicien de prendre des cours de piano et d'harmonie. Mais c'est à 17 ans qu'il entre à l'académie royale de Budapest. Déjà inspiré par Liszt et ses mélodies tziganes, les rencontres vont permettre à Bela Bartok d'étudier les chants nationalistes et les musiques folkloriques hongroises.
Sa carrière
Professeur de piano, dès 1907 à l'Académie Royale de Budapest, il est fortement inspiré par Brahms et Strauss, pour ses premières compositions. Un premier quatuor à cordes, puis en 1911 son unique opéra : Le château de Barbe-Bleu. Durant la Première Guerre, il écrit des ballets, des sonates pour violon et piano, et en 1917 son quatuor à cordes n°2. Il parcourt alors l'Europe avec son épouse. Libéré de l'enseignement du piano en 1935, il se consacre à la composition de commandes. Sa volonté de ne jamais se compromettre va le pousser à fuir la politique proche du nazisme et a émigré aux États-Unis en 1940. Il a alors 55 ans et vit très mal ce déracinement, malgré un poste à l'université de Columbia. Il compose moins, mais se consacre davantage aux transcriptions et autres classements.
Son action
Les idéaux nationalistes ont marqué sa jeunesse et déterminé sa volonté constante d'allier folklore hongrois et musique classique. Ce qui le mène à devenir un fondateur de l'ethnomusicologie. Entre 1907 et 1939, il a surtout composé des quatuors à cordes, mais aussi sonates et ballets. C'est pourtant ses dernières commandes qui relanceront sa carrière à l'aube de sa mort, avec notamment son concerto pour orchestre ou la sonate pour violon seul, puis deux œuvres inachevées : un concerto pour alto et le concerto pour piano n°3. Déjà atteint de leucémie, ce sont pourtant ces dernières commandes qui lui assureront une renaissance... un an avant sa mort, le 26 septembre 1945 à New York.