Quelle est l'histoire de la Bande à Bonnot ?
La bande à Bonnot est devenue une légende en seulement quelques mois d'existence, autant par ses crimes et méfaits sanglants que par son habileté à déjouer une police impuissante. Abordons dans cet article l'histoire de ces anarchistes révulsés par les inégalités sociales de leur époque, et qui ont été qualifiés de "les plus grands criminels de tous les temps".
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L'instigateur
Né dans le Doubs en 1876, Jules Joseph Bonnot est orphelin : son père, ouvrier illettré, s'occupe seul de son éducation. Élève puis apprenti insolent, il est indiscipliné. Sa première condamnation surgit à 17 ans pour une rixe. Employé aux Chemins de fer, son engagement anarchiste cause son renvoi. Condamné agitateur, il est contraint de s'exiler en Suisse, personne ne souhaitant plus l'embaucher. Le décès de son premier né le propulse d'avantage dans la propagande : il est expulsé. Il parfait alors ses connaissances à Lyon en mécanique. La perte de son nouvel emploi amorce ses « virées nocturnes ».
Les tribulations de la bande
Platano devient son bras droit. Bonnot met une expérience de chauffeur à profit pour développer une nouvelle technique. Recherché, il fuit avec ses complices en abattant Platano. Leurs péripéties commencent en décembre 1911 : ils deviendront les premiers criminels motorisés. Leur premier coup est le braquage à voiture de la recette de la Société Générale. Faisant la une des journaux, ils remontent sur Paris rapidement en automobiles performantes. Valet et Soudy se joignent alors à eux. En janvier, 2 armureries sont pillées, plusieurs voitures volées (avec mort d'un policier), 2 vieillards assassinés. En février, un autre agent est abattu pour une altercation, puis un boulanger. Leurs têtes s'affichent dans tous les journaux, entre photos de morts, de blessés... Après le braquage (50000 francs) à Chantilly d'une banque (qui offre 100000 francs de prime) et la mort de 2 personnes, 200 inspecteurs sont dépêchés.
La fin
L'épopée de la bande à Bonnot n'aura perduré que quelques mois. Soudy est arrêté en mars, Callemin en avril. Bonnot tue le sous-chef de la sécurité l'ayant repéré, mais est blessé. Le pharmacien l'ayant soigné le reconnaît et signale sa présence. Le pavillon où il s'est retranché est cerné : plusieurs centaines d'hommes armés et 2 compagnies de la Garde républicaine sont dépêchés, puis le régiment d'artillerie de Vincennes ainsi qu'une mitrailleuse lourde et un cordon de tirailleurs. La fusillade dure des heures, sous le regard de 30 000 spectateurs s'étant déplacés. Le repaire est dynamité : Bonnot blessé est finalement abattu de 6 balles. En mai, Garnier et Valet sont à leur tour assaillis : des centaines de policiers, un bataillon de zouaves, plusieurs mitrailleuses lourdes, 200 carabiniers et plusieurs dynamitages seront nécessaires.