Peter Handke : biographie
A l'instar de nombre de ses confrères autrichiens (Robert Musil, Thomas Bernhard...) Peter Handke se trouve confronté au handicap d'appartenir à un petit pays usant du même idiome que le puissant voisin : l'Allemagne. Romancier, dramaturge, Handke décrit le quotidien de l'individu et le transforme en mystère. Portrait.
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Premiers pas
Né en 1942 à Berlin-Est, Peter Handke publiera très tôt ses premiers textes, comme il publiera très jeune son premier ouvrage : "Les Frelons" (1965). L'année suivante, sa pièce "Outrage au public" provoque un scandale et lui confère la célébrité. Admirateur de Beckett et du Nouveau roman, profondément marqué par la révolte de 1968, lauréat du prestigieux prix Büchner en 1973, ami du réalisateur Wim Wenders, il va entreprendre de nombreux voyages qui le mèneront finalement à Paris.
Sa carrière
Avec "Le Colporteur" (1969), Handke entre de plein pied dans le domaine romanesque, sans pour autant renoncer à l'écriture cinématographique ("Faux mouvements", 1974, mis en scène par son ami Wim Wenders). Avec "La Femme gauchère" (1978), la vie quotidienne devient l'un des thèmes récurrents de son œuvre, comme le sera "L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty" (1982). Mais Handke peut aussi interroger l'acte d'écrire : "L'Histoire du crayon" (1987) ou "Après-midi d'un écrivain" (1988). Le théâtre ne le laisse pas indifférent ("La Chevauchée sur le lac de Constance", 1989), pas plus que la réflexion sur ses origines : "Essai sur la fatigue" (1991), ouvrage dans lequel il analyse lucidement l'Autriche sortie du nazisme. Avec "L'Absence" (1993), Peter Handke démontre que le quotidien n'est jamais qu'un espace à conquérir, tout à la fois proche et lointain. À la fin du siècle, Handke revient vers le théâtre : "Les gens déraisonnables sont en voie de disparition" (1997), "L'Heure où nous ne savions rien l'un de l'autre" (1997). Le début du 21ème siècle le voit revenir au roman avec "Par une nuit obscure je sortis de ma maison tranquille" (2000), étrange voyage initiatique d'un pharmacien autrichien.
Son action
D'origine slave, Peter Handke, à compter de 1996, prendra position en faveur des Serbes, quittera l'Église catholique afin de protester contre sa position dans le conflit yougoslave et, en 2006, défendra Slobodan Milošević, ce qui lui vaudra de violentes controverses et l'entraînera à renoncer au prestigieux prix Heinrich Heine en 2007. Réquisitoire implacable contre la condition humaine, l'œuvre de Peter Handke fait de la banalité du quotidien un perpétuel mystère.