Maurice Maeterlinck : biographie
Poète, dramaturge et essayiste belge, Maurice Maeterlinck (1862-1949), prix Nobel de littérature en 1911, sera l'un des précurseurs du symbolisme. Son œuvre théâtrale novatrice inspirera aussi bien Claude Debussy qu'Igor Stravinski. L'auteur de "Pelléas et Mélisande" ou de "La Vie des fourmis", a réinventé le drame théâtral comme il a participé à la libération de la poésie en la libérant de ses conventions.
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Premiers pas
Né à Gand au sein d'une famille bourgeoise et catholique, Maurice Maeterlinck publie ses premiers textes dans la revue "La Jeune-Belgique" avant de rencontrer, à Paris, Stéphane Mallarmé et Villiers de L'Isle-Adam. Marqué par sa découverte de la mystique flamande à travers l'œuvre de Ruusbroec l'Admirable, ainsi que par la littérature allemande (Hegel, Schopenhauer, Novalis), son œuvre en sera largement imprégnée. Bien que flamand d'origine, il refusera, en 1921, la "flamandisation" de l'Université de Gand.
Sa carrière
Dès 1890, Maeterlinck connaît un immense succès grâce à "La Princesse Malaine" qui lui vaudra dans "Le Figaro" la critique dithyrambique d'Octave Mirbeau pour lequel cette œuvre était "supérieure en beauté à ce qu'il y a de plus beau dans Shakespeare". Trois ans plus tard, il tient salon à Paris avec Georgette Leblanc, la sœur de Maurice Leblanc, l'auteur du célèbre Arsène Lupin. En 1918, il épouse une comédienne, Renée Dahon, avec laquelle il s'installe, après l'attribution du Prix Nobel de Littérature en 1911, sur les hauteurs de Nice dans son palais de "Orlamonde" où il décèdera en 1949.
Son action
Que faut-il retenir de Maurice Maeterlinck ? Le poète libéré, des conventions du genre, de "Serres chaudes" (1889) salué par Apollinaire et appelé à devenir l'œuvre fondatrice du symbolisme, ou le dramaturge novateur de "Pelléas et Mélisande" (1892), qui inspira Claude Debussy, et de "L'Oiseau bleu" (1908) dont s'empara Igor Stravinski ? Peut-être l'essayiste du "Trésor des humbles" (1896), marqué par sa découverte de la mystique rhénane ? Ou bien encore l'observateur passionné du monde des abeilles, termites et autres fourmis ("La Vie des abeilles", 1901 ; "La Vie des termites", 1927, et "La Vie des fourmis", 1930) ? Mais il ne faut pas oublier sa traduction, en 1891, de "L'Ornement des noces spirituelles" de Ruusbroec qui, bien que controversé aujourd'hui, demeure néanmoins précieux dans la mesure ou Maeterlinck, au rebours des autres traducteurs du mystique flamand, a traduit directement du moyen néerlandais, langue de Ruusbroec, quand tous les autres partaient d'une précédente traduction latine. Traduisant Novalis peu après, Maeterlinck est en fait en quête de l'homme intérieur. Et ceci n'est en rien contradictoire avec son observation passionnée du monde des insectes : une même foi parcourt cette œuvre, celle d'une symbiose universelle.