Louis Althusser : biographie
Philosophe "structuraliste" comme le furent qualifiés Claude Lévi-Strauss, Jacques Lacan ou Michel Foucault, Louis Althusser (1918-1990), philosophe quasi officiel du Parti communiste, atteint de violentes crises de démence, restera comme le re-lecteur de Marx.
Ses premiers pas
Né à Alger dans une famille catholique, Louis Althusser est reçu à l'École Normale Supérieure en 1939. Mobilisé, prisonnier en 1940, interné dans un camp pour sous-officiers, il y connaîtra ses premiers troubles psychiatriques. À son retour d'Allemagne en juin 1945, il est élève à l'École Normale Supérieure et est reçu deuxième à l'agrégation de philosophie. Il devient membre du Parti communiste en 1948, parti avec lequel il entretiendra des relations conflictuelles tout au long de sa vie, notamment avec le philosophe "officiel" du parti, Roger Garaudy. Il critiquera aussi ouvertement le stalinisme. C'est au cours de cette période qu'il rédige sa thèse, "La Notion de contenu chez Hegel", analyse de la pensée hégélienne qui lui permettra de passer à Marx. En 1959, il publie un "Montesquieu". Bien qu'entrecoupée de séjours en cliniques psychiatriques, son œuvre conquiert la notoriété internationale en 1965 avec la publication de "Pour Marx" et de "Lire Le Capital". Pour lui, il s'agit de dépoussiérer Marx, d'en avoir une lecture neuve. En 1980, Althusser, au cours d'une nouvelle crise de démence, étrangle son épouse rencontrée en 1945, épouse avec laquelle il entretint des relations ambiguës. Déclaré irresponsable au moment des faits, il est interné à l'hôpital Sainte-Anne à Paris, et, en 1981, bénéficie d'un non-lieu. En 1992, réagissant à un article de Claude Sarraute dans "Le Monde", il publie "L'Avenir dure longtemps", ouvrage dans lequel il revient sur la genèse de cet acte. Ce geste est également au centre d'une pièce de théâtre, "Le Caïman", révélée en 2006.
Son œuvre
De son vivant, Althusser publiera peu d'ouvrages, mais il laissera, ainsi que le montrent ses archives déposées à l'IMEC, un nombre considérable d'inédits. Parmi eux, "Journal de captivité" (1992), "Écrits sur la psychanalyse. Freud et Lacan" (1993), "Psychanalyse et sciences humaines" (1996), "Lettres à Franca" (1998) ou encore "Lettres à Hélène" (2011), Hélène Rytmann, son épouse étranglée.
Sa relecture de Marx à la lumière de Spinoza lui vaudra d'être accusé d'avoir déformé la pensée marxiste.