L'existence et l'œuvre de François Villon
Aussi célèbre pour sa vie dissolue que pour ses poèmes, étudiant le jour, voleur la nuit, François Villon passe sa vie dans des endroits aussi disparates que la cour de Charles d’Orléans et les fosses des prisons. C’est durant ces années de vagabondages et d’errance qu’il compose ses plus beaux poèmes, Les "Lais," le "Testament" et la "Ballade des Pendus".
Sa jeunesse
Né François de Montcorbier, le futur poète est confié par sa mère veuve à un chanoine, maître Guillaume Villon, à qui il empruntera, plus tard, son patronyme. Adolescent, François s’inscrit à la Faculté des Arts à Paris. Mais les études ennuient le jeune homme, qui les abandonne très vite pour rejoindre une bande de malfrats.
Le vagabond
À la suite d’une rixe au cours de laquelle il tue un prêtre, apparemment pour se défendre, Villon quitte Paris pour sept mois, le temps d’obtenir des lettres de rémission du palais de justice, aidé en cela par son tuteur. Ce n’est là toutefois que le premier de la série des méfaits qui marquent l’existence du poète.
Les débuts
Son premier poème, les "Lais", raconte qu’il quitte à nouveau Paris en 1456 pour fuir une femme. En réalité, c’est probablement à la suite d’un nouveau larcin que Villon est obligé de se réfugier en province. Il aurait en effet, selon la confession d’un complice, participé à un vol commis au collège de Navarre, s’emparant de 500 écus. Dans les "Lais", Villon joue sur la similitude entre le mot lai (courte histoire) et legs (qu’il fait à ses amis, en leur disant adieu). Ce poème est également connu sous le nom de "Petit Testament".
Le Testament
Mais c’est quelques années plus tard, en 1462, que François Villon compose son véritable testament. Après plusieurs années à la cour de Charles d’Orléans, il est arrêté en 1461, pour des raisons mal connues. On suppose qu’il continuait, en parallèle, ses activités criminelles. Marqué son séjour en prison, Villon écrit le "Testament" qui consiste dans une méditation sur le temps qui passe et débouche sur le choix d’exécuteurs testamentaires.
"La ballade des pendus"
De retour à Paris, Villon n’a pas le temps de jouir de sa liberté : il est à nouveau impliqué dans une rixe et blesse un notable de la ville. Torturé, condamné à la pendaison, il voit finalement sa peine se commuer en dix ans de bannissement. Cette nouvelle expérience l'amène à écrire "La ballade des pendus", dont l'analyse révèle, encore et toujours, son obsession de la mort.
Sa postérité
Après 1463, l’on ne possède plus aucune trace de Villon. Mais ses poèmes atteignent immédiatement une immense notoriété, grâce en particulier, à leur édition commentée par le poète Clément Marot en 1532. On trouve des rues François Villon dans de nombreuses villes de France, dont Paris et Lyon.