Le temps des Carolingiens, un monde immobile ?
Les historiens français ont établi un bilan sévère sur l’économie carolingienne. Certains le caractérisent même, de monde immobile. Robert Fossier a fait un tableau très négatif de l’économie, en soulignant trois faiblesses essentielles. Il en évoque trois qui sont, une absence démographique, une absence d'investissement, ainsi que de progrès technique et enfin la faiblesse des échanges.
L’absence de croissance démographique La palynologie qui est l’étude des pollens végétaux a permis de montrer qu’il y avait eu de grands défrichements, à l’époque carolingienne. Les pollens s’étant accumulés dans les marécages. Il y a eu des destructions de forêt, ce qui prouve l’accroissement démographique. Aujourd’hui, on est convaincu qu’il y a eu une croissance démographique, à partir du VIIIe et la population de l’an mil est nettement supérieure. À partir de l'an 700, le climat de l’Europe s’est amélioré, confirmant par conséquent l’accroissement démographique. L’absence d’investissement et de progrès technique La source essentielle d’énergie au moyen âge est le moulin à vent. On en a recensé des milliers. Rien que sur l’Abbaye de St-Germain-des-Près, on a recensé plus d’une centaine. Ils avaient conscience que c’était beaucoup plus rentable et qu’il fallait donc investir. On a peu d’outils et pour détruire la forêt. On l’incendie. Il y a une grande diversité des produits agricoles, notamment céréalière (épeautre, seigle, orge, avoine, froment). L’élite de la société se nourrit de froment. La diversité permet de compenser l’absence de telle ou telle production. Les jardins des paysans permettaient la culture intensive de légumes et surtout l’élevage est plus important que l’on a cru. Il y a aussi la volaille qui n’est pas négligeable. On a aussi une progression de l’élevage bovin avec des espaces réservés à l’élevage. La faiblesse des échanges On a parlé de système autarcique à l’époque carolingienne. Certains produits doivent être acheminés de très loin, notamment du sel de Guérande et la baie de Bourneuf. Le sel marin coute beaucoup moins cher que le sel minéral. Cela permet aussi d’éviter de payer des tonlieux. On utilise peu le sel de la méditerranée à cause de la menace musulmane. Il y aussi un commerce des fourrures assuré par les frisons venant du nord de l’Europe. Il y a des commerces à courte distance qui utilisent la monnaie. Charlemagne impose une nouvelle monnaie qui est le denier, et un contrôle pour qu’il y ait toujours la même quantité de métal.