La peinture : les caractéristiques des tableaux d'art moderne
Si l'on devait qualifier l'art moderne, on pourrait dire "tout ce qui n'est pas de l'art traditionnel", figuratif et prévisible. À travers l'art moderne, les artistes ont voulu mettre à mal l'idée que l'on se fait du beau. Ils ont su imposer leur sensibilité en révolutionnant les codes conventionnels de couleur, de forme, de ressemblance et d'espace. Explications.
La révolution des couleurs
Amorcée depuis les fauves, la palette des artistes modernes ne correspond plus à celle de la Renaissance. Les peintures modernes foisonnent de teintes vives. Chez Derain, Vlaminck, Matisse, ce sont les couleurs jetées en aplats qui donnent de la force aux compositions : les ocres, les oranges, et les rouges côtoient avec bonheur les verts ou les bleus. Vous serez surpris de voir la force que dégage "La femme au chapeau"(1905) de Matisse, ou le portrait d'Henri Matisse (1905) réalisé par Derain de par leurs choix de couleurs.
La révolution des formes
On retrouve chez les peintres modernes des personnages réduits à leurs lignes essentielles. À la manière du tableau des Demoiselles d'Avignon de Picasso, des artistes tels Braque avec la Baigneuse (1907), Duchamps avec Nu descendant un escalier n2 ou les portraits de Modigliani réalisent des personnages taillés à coup de hache. On retrouve cette tendance dans les tableaux d'art moderne ayant pour support des paysages. La ville de Paris (1910-1912) réalisé par le peintre abstrait Robert Delaunay met en scène les couleurs et éclate les notions de perspective, de point de fuite, de volume. Il ira encore plus loin en intégrant des disques colorés dans Hommage à Blériot (1914). D'autres artistes ne travailleront plus que sur les formes, comme Malevitch, exposant Carré noir sur fond blanc (1913) par exemple.
La révolution des idées
Les toiles modernes ont également servi à revendiquer, à lutter ou à rendre compte.
Picasso peint Guernica en 1937, tableau que l'artiste dédie aux victimes de cette petite ville face aux bombardements de Franco. Il s'affirme en témoin de son siècle, montre sans ménagement l'émotion des victimes.
Raoul Dufy peint un tableau gigantesque nommé La fée électricité (1937) comme un hommage à cette invention qui révolutionna l'ère moderne.
Le pop art, et Andy Warhol sont d'autres exemples qui mettent un doigt sur les travers de notre société de consommation matérialiste.
Exprimer des besoins nouveaux
L'art contemporain recherche encore l'imaginaire poétique, à l'image des oeuvres de Magritte, comme Ceci n'est pas une pipe ou La trahison des images (1928). Il y a une volonté certaine de retour à plus de spontanéité, comme dans l'art brut de Dubbufet ou les peintures naïves de Rousseau et de Séraphine. Les oeuvres modernes finissent même par quitter les musées, comme celles du Land-art, utilisant les espaces vierges, naturels pour y créer.