John G. Avildsen : biographie
Globalement inconnu du grand public, John Guilbert Avildsen est pourtant le réalisateur derrière certains des films les plus populaires des années 70 et 80, notamment Rocky et la saga des Karate Kid. Retour sur la carrière, à la fois méconnue et multirécompensée d'un spécialiste en biographies héroïques et courageuses.
Ses premiers succès
Né le 21 décembre 1935 à Oak Park, Illinois, John Avildsen commence sa carrière en tant qu’assistant-réalisateur sur plusieurs films, notamment "Que vienne la nuit" (1967), d’Otto Preminger. Puis, en 1969, il s’essaie à la réalisation en solo, avec "Joe", film dramatique à petit budget, mettant en scène Peter Boyle dans la peau d’un meurtrier, et Susan Sarandon dans son premier rôle au cinéma. Acclamé par la critique, et nominé aux oscars, le film lance la carrière du réalisateur. En 1973, après quelques longs métrages passés inaperçus, Avildsen réitère l’exploit avec "Sauvez le tigre", drame existentiel multirécompensé, valant à Jack Lemmon un Oscar pour sa prestation.
Rocky et le Kid
En 1976, après deux autres métrages oubliés, Avildsen connaît enfin la consécration publique, lorsqu’il tourne Rocky. Le film, écrit par Sylvester Stallone, est nominé à dix reprises aux Oscars, et remporte notamment les prix du Meilleur réalisateur et du Meilleur film. Dans les années 80, le réalisateur connaît un succès mitigé avec ses projets, pas aidé par un fort tempérament lui ayant déjà coûté, dans les années 70, la réalisation de Serpico et de La Fièvre du Samedi Soir, Si "La formule" (1980), avec Marlon Brando, ou "Les voisins" (1981), comédie noire avec Akroyd et Belushi, ne convainquent pas, la série des Karate Kid, le moment de vérité (1984, 1986 et 1989) est un carton public et critique. En 1987, Avildsen s’essaie au remake de" La bonne année", de Claude Lelouch, avec "Happy New Year", mettant en scène Peter Falk. Un succès d’estime, rien de plus.
Fin de carrière discrète
En 1988, nouvel échec, avec "Et si on le gardait ?", ultime film ado de Molly Ringwald, puis le réalisateur retrouve un peu de succès avec "Lean on Me" (1989), biographie récompensée par la critique pour l’interprétation de Morgan Freeman. En 1990, Avildsen retrouve Rocky et Adrian, pour "Rocky V", à la réception publique et critique décevante. Continuant dans la lignée de Karate Kid et Rocky, cependant, Avildsen met en scène, en 1992, "The Power of One", sur la vie d’un jeune anglais durant l’Apartheid, puis 8 seconds (1994), biographie d’un champion de rodéo. En 1999, enfin, il prend un pseudonyme pour diriger Jean-Claude Van Damme dans son "Inferno". Depuis, assez discret, le réalisateur travaille sur trois projets, "Me", une comédie familiale noire, "Stano", une nouvelle biographie fictive d’un joueur de baseball seul contre l’adversité, et "Angel One".