Jean D Ormesson : biographie
Qu'on l'adule ou qu'on le vomisse, Jean d'Ormesson (né en 1925) ne laisse personne indifférent. Écrivain, directeur du "Figaro", pamphlétaire, homme de droite fasciné par François Mitterrand, il demeure l’une des figures les plus marquantes de la scène littéraire française.
Premiers pas
Fils d’ambassadeur, Jean d’Ormesson, brillant normalien, devient très tôt fonctionnaire à l’UNESCO. À la même époque, il commence à écrire et se fait remarquer par son premier roman, "L’Amour est un plaisir" (1956) suivi de "Du côté de chez Jean" (1959). Déjà se dégagent de son œuvre une insouciance, une joie de vivre que les années transformeront en nostalgie. Avec "La Gloire de l’Empire" (1971), grand prix du roman de l’Académie française, il connaît la reconnaissance qui lui vaudra, deux ans plus tard, de devenir le plus jeune "immortel". Doyen de l'Académie française depuis la mort de Claude Lévi-Strauss en 2009, il aura aussi été le plus vaillant défenseur de Marguerite Yourcenar lors de son élection sous la coupole en 1980.
Sa carrière
Directeur du "Figaro" à partir de 1970, ses prises de position sur le Vietnam lui vaudront les foudres de Jean Ferrat dans "Un air de liberté". En 1974, il publie "Au plaisir de Dieu", ce Dieu qui ne le quittera plus : athée, D Ormesson préférerait la tranquillité du croyant qui peut affronter la mort en toute quiétude à l'intranquillité de celui qui ne sait ce qui l'attend à l'autre bout de la vie. En 1981, il revient vers lui en publiant "Dieu, sa vie, son œuvre". Exégète de Chateaubriand, il fait paraître en 1982 "Mon dernier rêve sera pour vous", biographie sentimentale de l’auteur des "Mémoires d’Outre-tombe". Mais la nostalgie finit par devenir omniprésente : "Jean qui grogne et Jean qui rit" (1984), "Garçon, de quoi écrire" (1989), "Presque rien sur presque tout" (1995), "C’était bien" (2003), "Qu’ai-je donc fait" (2008) ainsi que "C’est une chose étrange à la fin que ce monde" (2010), dévoilent un auteur qui, du journalisme à la politique, de ses innombrables apparitions télévisuelles à ses frasques mondaines, de Venise à Paris, s’est perdu dans les méandres de la vie, quand il aurait voulu, comme Victor Hugo, être "Chateaubriand ou rien".