James Huth : biographie
Réalisateur atypique dans le monde du cinéma français, James Huth conjugue influences anglo-saxonnes et approche très cartoon du médium, dans des films bigarrés que l’on ne peut que remarquer. De Serial Lover à Lucky Luke, retour sur un créateur d’objets filmiques non identifiés.
Amérique et cartoon
Lorsqu’en 1992, James Huth s’attaque à son premier court-métrage, Télécommandes, avec Michel Leeb, son style est déjà bien établi : à mi-chemin entre cartoon et fantaisie, les œuvres de Huth ont quelque chose de surréaliste. Un an plus tard, c’est au tour de Big Dream – Le Grand Rêve, d’arpenter le même terrain, avec en prime une ballade dans les années 60 américaines. L’Amérique, autre influence évidente du réalisateur-scénariste, qui incorpore constamment des références à la culture anglo-saxonne dans ses œuvres.
La vague du succès
En 1998, James Huth réalise son premier long-métrage, Serial Lover, une comédie noire déjantée : dans celle-ci une soirée vire au cauchemar frénétique et sanglant pour Michelle Laroque, jeune femme qui tue (à l’insu de son plein gré) tous ses prétendants, et tente de cacher ses actes. Malgré la qualité du métrage, et la présence d’Albert Dupontel à la distribution, le film échoue à convaincre le public. Pas découragé, Huth s’attelle alors à M, l’adaptation de la Marque Jaune de Blake & Mortimer. Un projet international qui va l’occuper pendant six ans, et en parallèle duquel il va produire l’excellent Dead End (2003), d’Andrea & Canepa. Puis M tombe à l’eau, et Huth doit se rabattre sur un autre script : l’adaptation de Brice de Nice, personnage de sketch créé par Jean Dujardin lorsqu’il appartenait aux NousCNous. D’un personnage volontairement vantard et creux, Dujardin et Huth transforment Brice en naïf refusant de grandir, et font du film un hommage à Point Break, dont se dégage parfois une étrange poésie : un succès au box-office, et l’occasion pour Huth de rebondir rapidement.
Résultats mitigés
Ce qu’il fait en 2007 avec Hellphone, teen movie dans la droite lignée du John Hughes des années 80, et dans lequel un ado (Jean-Baptiste Maunier) voit son quotidien bouleversé par l’irruption d’un téléphone maléfique qui exauce tous ses souhaits. Le succès n’est cependant pas au rendez-vous : heureusement, grâce à son Lucky Luke, James Huth renoue avec les médias en 2009. Adaptation de la bd du même nom, avec Jean Dujardin dans le rôle-titre, le film connaît des résultats honorables malgré des critiques plus que mitigées. Projet suivant : Un bonheur n’arrive jamais seul, comédie mettant en scène Gad Elmaleh et Sophie Marceau.