Jacques Tati : biographie
Jacques Tati, de son vrai nom Jacques Tatischeff, est un réalisateur et acteur français né le 9 octobre 1907 et décédé le 4 novembre 1982 à Paris. Son cinéma relève du genre burlesque. Burlesque dans lequel l'expression des corps semble s'organiser en de véritables ballets chorégraphiques.
Premier pas
Jacques Tati est issu du monde du spectacle vivant. Alors qu'il est rugbyman au Racing Club de France, il découvre qu'il est plus doué pour amuser ses coéquipiers lors des troisièmes mi-temps que pour aller au charbon durant le match.
Il s'ensuit qu'il participera à plusieurs spectacles amateurs.
Puis à partir de 1936, vint le music-hall du théâtre Michel à la revue de l'A.B.C Tati conquière son public. Parallèlement à cela, il entame une carrière d'acteur.
Au début des années quarante, il présente son spectacle de mime Impressions sportives au Lido et à nouveau tourne comme acteur, notamment pour Claude Autan-Lara.
En 1946, il crée une maison de production. Au courant de l'année sort L'école des facteurs, premier court-métrage réalisé par Tati, et un an plus tard, son premier long, Jour de fête.
Sa carrière
Dans Jour de fête, Tati relate la mésaventure d'un facteur de campagne qui essaie tant bien que mal d'adopter les techniques pour le moins sportives, de facteurs modernes venus d'Amérique, qu'il a découvert par le biais d'une projection publique. L'apprentissage est douloureux. Les vacances de monsieur Hulot, film de 1953. Tati incarne Mr Hulot en vacances dans une station balnéaire bourgeoise. La station devient le cadre idoine pour stigmatiser, sous l'oeil de Hulot, homme du peuple, une bourgeoisie qui s'apparente bien vite, de par leurs agissements répétitifs, à un vulgaire automate. Mon oncle en 1958 reprend le thème de la bourgeoisie et dessine une chorégraphie plus précise de ses mouvements et attitudes stéréotypés. Playtime en 1967 constitue à cet égard une sorte d'apothéose chorégraphique, puisque c'est toute une ville en activité qui se met au diapason de ces mouvements automatiques et répétitifs de la société moderne. On notera aussi dans tous ces films l'importance d'une bande-son qui semble rythmer la chorégraphie générale des corps.
Son action
Jacques Tati a su moderniser la comédie burlesque en l'adaptant à la nouvelle technologie, celle du sonore, et en la complexifiant par de véritables ballets chorégraphiques d'acteurs.
Pourtant, bien que récompensé à cannes par un César du cinéma pour l'ensemble de sa carrière en 1977, il n'eut dans son pays vraisemblablement pas la reconnaissance qu'il méritait. Entre autres, on se souviendra que pour un de ses derniers films, Parade en 1973, il fit appel à des fonds étrangers après avoir essuyé plusieurs refus en France.