Harry Eliott : biographie
Harry Eliott, né en 1882, mort à Villez-sous-Bailleul en 1959, passera l’essentiel de sa vie à s’identifier et à se faire reconnaître comme anglais. Son nom est un pseudonyme anglicisé, son véritable état civil étant Charles Edmond Hermet. Illustrateur de très grand renom, il pratiqua aussi le dessin et l’aquarelle. Sa réputation porte notamment sur ses «pochoirs» à la manière très victorienne, illustrant des scènes de chasses à cour. Son travail s’inspire de ceux de Randolph Caldecott et Cecil Aldin.
Ses débuts
Ce n’est qu’en 1900 qu’il adoptera son pseudonyme, mais il s’initiera aux arts graphiques avec son père, lui-même imprimeur lithographe. Ses premières œuvres, signées "H.E.", portaient sur des scènes animalières, chevaux et chasses à courre dans le style des gravures anglaises. Son style était assez minimaliste, et se prêtait particulièrement bien à l’édition de cartes postales. Il connaît ainsi un certain succès. Ses cartes postales sont aujourd’hui recherchées, et chérement payées par les collectionneurs.
Sa carrière
C’est à partir de 1905 qu’il démarre une nouvelle carrière sous le nom d’Harry Elliot, en répondant cette fois à des commandes particulières qui lui sont faites. Il devient un illustrateur de renom, tel «Croc Blanc», livre de Jack London, et «David Copperfield» de Charles Dickens, avec la société Hachette, et bien d’autres encore. Il travaille aussi pour des couvertures de magazines : "Le Chasseur Français", "Nos loisirs", "Mon journal", et le catalogue de "Manufrance". A la demande d’armateurs, il participe à la décoration de "Transatlantiques". Il travaille pour un fabriquant de cidre, et collabore au salon de l’automobile en 1912, en éditant une série de cartes postales. L’étendue et la diversité de son activité sont étonnantes. Elles sont le reflet de son aptitude à saisir tout ce qui est dans l’air du temps.
La chute
Son talent est réel, il traduit avec beaucoup d’humour et de drôlerie les scènes de la vie courante. Son art est très recherché, et aujourd’hui, ses œuvres sont cotées. Malgré cette activité intense, et des clients aussi divers et prestigieux, une réussite certaine, il perd peu à peu la vue, et s’adonne à la boisson. Il meurt en 1959, ruiné. Pour mieux mesurer l’étendue et la qualité de son travail, la lecture de «Harry Eliott, le plus anglais des illustrateurs français», par Françoise Poulain et Maurice Delattre, édité chez Images de Beaumont (1994), s’impose.