Hans Bellmer : biographie
Né à Kattowice en 1902, Hans Bellmer apprend le dessin industriel et se passionne pour la peinture. Peintre, photographe, graveur et sculpteur allemand, il est essentiellement connu pour "La Poupée", sculpture surréaliste par excellence.
Premiers pas
Un temps, il suivra les cours du Bauhaus. Sans rien savoir des recherches surréalistes menées à Paris sur les objets et leur symbolisme, il fabrique en 1933 une poupée désarticulée, objet érotique "aux possibilités anatomiques capables de 'rephysiologiser' les vertiges de la passion jusqu'à inventer des désirs", ainsi qu'il l'expliquera par la suite. Cette œuvre fera sa réputation. Il adresse des photos de la sculpture à André Breton, photos qui seront publiées dans la revue "Minotaure" en décembre 1934. La montée du nazisme l'incitera à quitter l'Allemagne pour Paris où il est accueilli par les surréalistes. Après la guerre paraît "Jeux de la poupée" (1949) composé de photographies de la "Poupée" accompagnées de poèmes d'Éluard. En 1950, à Berlin, Bellmer, qui est veuf, rencontre Unica Zürn (1916-1970), une journaliste allemande avec laquelle il va vivre une relation passionnelle ponctuée de nombreuses crises de folie de la jeune femme qui sera internée à plusieurs reprises, jusqu'à son suicide en 1970.
Son œuvre
Bellmer fera de "La Poupée", selon la formule de Patrick Waldberg, "une œuvre à jamais inachevée, modifiable à l'infini". Après celle de 1934, il en fabriquera d'autres, sexuées et démembrées, poursuivant ainsi son exploration des "possibilités du désir". Ses dessins et gravures illustreront les œuvres de Georges Bataille ("Histoire de l'œil" en 1947 et "Madame Edwarda" en 1965) ou encore du Marquis de Sade. S'il a acquis relativement tôt la reconnaissance en France, ce n'est qu'en 1966 que l'Allemagne, son pays natal, lui rendra hommage. Aux États-Unis, il exposera pour la première fois en 1968. Les dernières années de sa vie seront marquées par un accident vasculaire cérébral survenu en 1966, accident qui le laissera hémiplégique et muet. En 2006, une rétrospective de son œuvre a eu lieu au Centre Georges-Pompidou. Pour une bonne approche de son art, on lira avec intérêt l'ouvrage de Pierre Dourthe, "Hans Bellmer : Anatomie du Désir" (Gallimard / Centre Pompidou, 2006).