Guy Debord : biographie
Né en 1931, mort en 1994, Guy Debord est un écrivain et penseur français. Membre fondateur de l'Internationale Lettriste dans les années cinquante, figure la plus marquante du situationnisme ensuite, Debord est le théoricien et le contempteur de ce qu'il a nommé, dans son œuvre la plus célèbre, "La société du spectacle".
Ses premiers pas
Issu de la petite bourgeoisie, orphelin de père, Debord s'intéresse très jeune aux surréalistes, et notamment à Arthur Cravan. Devenu l'ami d'Isidore Isou, il participe au mouvement lettriste au début des années cinquante, avant de fonder l'Internationale Lettriste, explicitement révolutionnaire. La revue "Potlach" en est l'organe de diffusion. En 1957, toujours sous l'impulsion de Debord, c'est l'Internationale Situationniste qui voit le jour.
Sa carrière
A l'instar des surréalistes avant eux, mais de façon encore plus radicale (quoique les maîtres à penser, de Marx à Lautréamont, n'aient pas tant changé), les situationnistes appellent à une subversion généralisée, tant sur le plan politique que sur celui des arts. Debord apporte la contribution théorique majeure, avec "La Société du spectacle", paru en novembre 1967, qui appelle à la destruction de la société spectaculaire et à l'instauration de conseils ouvriers révolutionnaires. Nous sommes quelques mois avant mai 1968, et c'est chez Debord que le mouvement étudiant va puiser ses idées les plus marquantes. Après 68, Debord met un terme à l'aventure situationniste et enchaîne les ouvrages (citons les "Commentaires sur la société du spectacle et Panégyrique") et les films ("La Société du Spectacle" est diffusé en 1973, "In girum imus nocte et consumimur igni" en 1978). Debord s'est suicidé en 1994.
Son action
L'amusant, si l'on peut dire, avec des auteurs aussi "irrécupérables" que Debord, c'est qu'on peut être certain que leurs pires ennemis vont tenter de les récupérer. Voilà donc un auteur qui a passé sa vie à combattre la société de son temps, et dont à peu près tout le monde se réclame aujourd'hui, comme si les choses avaient radicalement changé en vingt ou trente ans. Exemple caricatural, celui de Phillipe Sollers, dont Debord a dit le peu de cas qu'il faisait, et qui montre depuis sa grandeur d'âme en citant dès qu'il le peut l'auteur de "La Société du spectacle".