De qui est le roman Paul et Virginie ?
Le Havre voit naître en 1737, Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre. Auteur reconnu de Paul et Virginie, il a écrit bien d’autres œuvres. Mais c’est surtout un homme qui a eu une vie aventureuse.
Début de vie
On trouve dès l’enfance, des traits de caractère qui lui resteront toute sa vie : irritable, irascible, inquiet, mais aventureux. Les études le rebutant, il désire partir en mer : un de ses oncles l’accepte à bord de son navire en partance pour la Martinique. Mais cela le fatigue trop, il abandonne ses illusions. Rentré au Havre, il est envoyé au collège de Caen, puis de Rouen, avant d’entrer à l’Ecole des Ponts et Chaussées. Une fois devenu ingénieur, il est envoyé par l’armée à Düsseldorf, mais il est destitué pour insubordination. Le retour au Havre est houleux : son père s’est remarié et il ne supporte pas sa belle-mère. Il prend la direction de Paris. Après un passage à Malte comme ingénieur, il rentre à Paris pour enseigner les mathématiques, mais sans succès. Il décide alors de partir faire fortune à l’étranger : Hollande, Russie, Pologne, Saxe, Prusse puis retour en France en 1766, avec des dettes.
Une vie d'écrivain
Il va alors chercher à faire carrière en littérature et s’installe à Ville-d’Avray où il rédige des Mémoires sur la Hollande, la Russie, la Pologne, la Saxe, la Prusse. Cela ne le mène pas bien loin et il sollicite un brevet de capitaine-ingénieur pour l’Île de France. Il part en 1768 et rentre à Paris en 1771. C’est alors qu’il commence à fréquenter la Société des gens de lettres. Son succès est très mitigé. Il se lie toutefois d’amitié avec Jean-Jacques Rousseau. A cette époque, en 1773, il publie un Voyage à l’Île de France, à l’Île Bourbon, au cap de Bonne-Espérance, par un officier du roi. En 1784, il obtient le succès avec les Etudes de la Nature. Paraît en 1787 Paul et Virginie qui, au départ, n’a pas le succès escompté. Sans le peintre Vernet, Bernardin de Saint-Pierre aurait probablement détruit son œuvre. Le roman présente deux adolescents et sur fond de paysage neuf et grand, souvenir et héritage de Maurice, décrit la passion humaine dans tout ce qu’elle a de beau. Sainte-Beuve trouvera l’ouvrage "parfait". La fin de vie de Bernardin de Saint-Pierre, qui mourut en 1814, fut à l’image de toute sa vie : mouvementée et instable. Intendant du Jardin des Plantes, professeur de morale à l’Ecole normale, membre de l’Institut de France, élu à l’Académie française, il continue d’écrire et présente sa philosophie, son utopie et sa république idéale, comme il l’avait déjà fait dans L’Arcadie.