Biographie : Edward Shériff Curtis
Photographe américain du début du siècle, Edward Curtis est aujourd’hui encore reconnu comme une autorité académique sur le sujet des Indiens d’Amérique. Précurseur du photojournalisme moderne et anthropologue social, il a ainsi dédié toute son existence adulte à la documentation des mœurs et des traditions indiennes, quitte à y laisser son argent et sa famille.
Premiers pas
Né le 16 février 1868 dans le Wisconsin, Edward Sheriff Curtis grandit dans la famille d’un révérend prédicateur, qu’il accompagne souvent sur la route dans ses tribulations. En 1874, les Curtis déménagent au Minnesota : il ne faut pas longtemps pour que Edward abandonne l’école et s’improvise vendeur dans un magasin. En 1885, il transforme son intérêt pour la photographie en métier, lorsqu’il devient l’apprenti d’un photographe, à St. Paul, Minnesota. Deux ans plus tard, les Curtis s’établissent à Seattle, où Edward achète des parts dans un studio de photographie existant. L’association ne dure cependant pas et il finit par changer de partenaire et fonder le studio Curtis & Guptill. En 1892, Curtis se marie (cette union lui donnera quatre enfants) puis, en 1899, il accompagne l’Expédition Harriman en Alaska, en tant que photographe officiel.
L'Indien d'Amérique du Nord
De 1907 à 1930, financé par le banquier JP Morgan, Curtis entreprend de chroniquer en photos le mode de vie des Indiens d’Amérique. Une œuvre majeure combinant quarante mille photos et dix mille enregistrements sonores, couvrant plus de quatre-vingts tribus indiennes et recueillie dans The North American Indian, anthologie emblématique d’une culture et a la préface signée Theodore Roosevelt. Dans l’intervalle, Curtis divorce et part ouvrir un studio de photographie à Los Angeles avec sa fille Beth : là, il joue les cameramans pour Cecil B. DeMille, notamment sur Les Dix Commandements (1923), sans cesser d’arpenter le pays pour photographier les tribus indiennes.
Faillite
À la fin des années 1920, Curtis est dans une situation financière périlleuse et est contraint de vendre la majorité des droits de son œuvre à la famille Morgan. Ces mêmes droits sont, moins de dix ans plus tard, revendus à leur tour par les Morgan et définitivement perdus pour le photographe. Vivant dès lors chez sa fille, Curtis s’éteint le 19 octobre 1952 d’une crise cardiaque, à l’âge avancé de 84 ans. Son oeuvre a, depuis, été en partie rachetée par la Bilbiothèque du Congrès de Washington, qui la conserve dans ses archives.