Agnès Varda : biographie
Agnès Varda est née à Ixelles (Belgique) en 1928, d’un père grec et d’une mère française. Agnès Varda aime le cinéma et nous le fait aimer aussi. À travers ses films, documentaires, fictions et films inclassables, la cinéaste nous dévoile son amour des gens et des choses, sa vision des relations humaines, mais aussi ses convictions, féminines et féministes.
Premier pas
Sa naissance à Arles lui a valu d’être baptisée Arlette, prénom qu’elle a officiellement remplacé par celui d’Agnès. Sa famille fuit la Belgique en 1940 pour s’installer à Sète, en Provence, où elle passe son adolescence.
Elle étudie d’abord l’histoire de l’art à l’École du Louvre, puis décide de poursuivre une carrière plus créative et choisit la photographie, qu’elle étudie à l’École de Vaugirard. Entre 1951 et 1961, elle travaille comme photographe de plateau au Théâtre National Populaire (TNP).
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En 1961, Varda réalise Cléo , un film surprenant qui raconte en 90 minutes une heure et demie de la vie de Cléo, une chanteuse pop atteinte d’un cancer qui attend dans l’angoisse les résultats d’un examen médical. Suivent plusieurs courts métrages (Salut les Cubains, 1963, résultat d’un voyage photographique à Cuba, Elsa la Rose, 1965) et des longs métrages (Le Bonheur, 1964, Les Créatures, 1965).
Sa carrière
Malgré quelques efforts, Varda n’arrive pas à signer avec les grands studios à Hollywood,mais elle s’imprègne de l’atmosphère contestataire qui règne alors à San Francisco . Pendant cette période,elle réalise deux courts métrages et un long, Lions love,qui est un hommage à cette contre-culture américaine des années soixante. Plusieurs films de la période entre 1964 et 1974 sont étroitement liés aux questions politiques du moment (Salut les Cubains, Black Panthers, ainsi que sa participation au film collectif Loin du Vietnam). Son film Nausicaa, sur la dictature militaire en Grèce, qui avait été commandé par la télévision française, est retiré de la circulation et ne sera jamais montré.
Son action
Agnès Varda a toujours été très engagée dans le mouvement féministe français, et a lutté plus particulièrement en faveur du droit à la contraception et à l’avortement. Au début des années 1970, après sa première aventure californienne, Varda est de retour en France et elle renoue avec son engagement féministe. Elle fait partie du réseau des groupes organisés en France pour combattre les dangers de l’avortement clandestin, et elle est l’une des femmes qui signent "le manifeste des 343", où 343 femmes s’accusent d’avoir subi un avortement et s’exposent ainsi à des poursuites pénales. Toutes ces expériences de luttes sont transposées dans un des films les plus exemplaires de la cinéaste, L’une chante, l’autre pas (1976).