À tort ou à raison d'Annabelle Lena
Voici une courte présentation de "A tort ou à raison", un premier polar qui frappe fort, par Annabelle Lena.
!!Coup d'essai, coup de maître
Il est des surprises dans la littérature de genre qui viennent agréablement nous réveiller. Sorti il y a quelques mois, aux Éditions Eastern, À Tort ou à raison est un polar, le tout premier d’Annabella Lena. La dame est jeune, et, pour son entrée dans le monde de la noire littérature, elle frappe fort et se fait remarquer.
!!Résumé
Le livre commence un lundi, un de plus dans la vie ennuyeuse d'Angèle, hôtesse d'accueil. La trentaine solitaire, elle vient de prendre son poste. Ca continue par l'irruption de solides gaillards surentrainés et sans scrupules qui déboulent et semblent prêts à tout. Une prise d'otages, des lèvres tuméfiées, des meurtres pour l’exemple, des coups de crosse. Au milieu de tout ce chambard, Angèle va devenir la cible et l’enjeu d’un combat de chefs. Elle découvrira, dans le même temps, la tendresse dans les bras de son bourreau et la violence extrême toujours prête à jaillir : syndrome de Stockholm, avez-vous dit ?
!!Du polar noir
L’intrigue est serrée, sans chichis avec son lots d’exécutions sommaires, d’hémoglobine, et de négociations au téléphone avec des forces de police aussi dépassées qu’hypertendues.
Pour du polar, c’est du polar ! Noir. Très noir. Comme une nuit blanche qui réserve son lot de frissons malsains, de sueurs froides et de coulées de bonne vieille hémoglobine qui tache. Sans préliminaires et sans fioritures, le lecteur se retrouve, jusqu’à la fin, immergé dans une action 100% testostérone.
!!Du muscle et du rythme
Sans faire l’impasse sur les figures imposées du genre, Annabelle Lena manifeste toutes les velléités et les capacités pour s’en affranchir. Son style nerveux ne rechigne pas aux images poétiques et maintient son lecteur en apnée, la tête en eau profonde. Il faut un sacré muscle pour garder le rythme de ce huis clos étouffant. Pas de doute : le polar, elle a ça dans le sang. Rouge, très rouge. Native de Marseille, elle s’affranchit néanmoins de la tradition d’un polar régionaliste devenu folklorique et et qui n'en finit plus de s'autoparodier. C’est, à notre avis, une grande qualité. Elle préfère plus saignant. La dame doit prendre sa viande à peine cuite. On attend avec impatience le second opus.
À Tort ou à raison d’Annabelle Lena, Éditions Eastern, 13 €
(prix constaté en août 2011)