EDITO (01/11/2024). J'entends à la radio un chroniqueur s'esclaffer sur le roman policier. « Que des crimes et du sang ». La littérature policière se réduit-elle à un sous-genre tout juste bon, dans un univers gore-carmin, à divertir d'ennuyeux trajets en train ou de longues séances de bronzage ? Ce n’est pas ainsi que j'envisage la question. Je vois le roman policier comme le miroir de nos âmes, la chronique de nos quotidiens. L’écorcheur de Cadolive visite l’épigénie et la mémoire génétique ; La crypte de Saint-Maximin, les valeurs que nous ont léguées les premiers chrétiens ; La Source bleue, un regard porté sur les femmes ; Arma Christi, le drame des enfants migrants et le trafic d'organes humains. Jorge Luis Borges, le grand maître de la littérature du XXe siècle, considérait le polar comme le plus digne héritier de la littérature classique. "Ce genre littéraire, écrivait-il, demeure le seul à préserver le plan de la construction littéraire classique, avec une introduction, une intrigue et une conclusion". Alors, « Que des crimes et du sang » ? En fait, bien davantage à qui ouvre les yeux en lisant. Prenez soin de vous, Bruno.

Histoire et patrimoine des vallées de l'Huveaune et du Merlançon