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Rue du Canal

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Les Lettres du Canal

Textes de la Rue du Canal et autres écrits
Rue du Canal Rue du Canal
Articles : 24
Depuis : 12/07/2011
Categorie : Littérature, BD & Poésie

Articles à découvrir

Vous, là

Vous, là, du haut de vos tours de verre et d'ivoire le cul vissé sur vos trônes de cuir noir... n'entendez-vous pas monter de nos antres le chant de nos ventres porté par le vent ? vous, là, oui, vous, les joueurs d'échecs en costards de soie ventrus en sueur hilares et repus... ne sentez-vous pas monter de nos âtres le remugle impur de vos

L'oeil du poète

J'ai les yeux grands ouverts, je n'ai plus de paupières les vents froids de la mort, de la misère noire un beau jour les volèrent et les laissèrent choir aux confins du désert, où depuis elles se terrent je n'ai plus de paupières, j'ai perdu le sommeil je contemple le ciel, les foules les saisons sans répit ni repos, leurs ballets émerveil

Vin mauvais (chanson)

I - quand je traîne par les rues de la ville bourgeoise quand je traîne mon litre comme on traîne un trésor quand je râle à tue-tête aux fenêtres mi-closes je sais bien qu'ils me guettent derrière leurs rideaux et je leur crie - venez ! venez ! bande de moutons ! venez donc un peu m'dire que je n'suis qu'un pochtron ! moi j'vais pas vous b

Ecorché

Mon coeur sur le pupitre en guise d'encrier j'y trempe mes doigts sales car je n'ai plus de plume sur mon dos devant moi parchemin étalé je maudis tout en rouge toute l'humanité mes viscères fumants en désordre à mes pieds gisent puants pendants saignants entortillés j'y plonge mes mains moites en quête d'une muse j'en sors une souillon un

Par pitié (chanson)

Pour m'endormir, je lis des vers, ou bien j'en bois, selon l'humeur, mais je n'adresse pas de prière a votre soi-disant seigneur pour m'endormir, j'écris des vers, ou bien j'en sers, question d'humeur, sans poser un genou à terre ni même le front dans la poussière si vous me trouvez les mains jointes extatique au bord de mon lit au lieu de boi

Naissance d'une muse

J'eus maille à partir avec un dieu qui voulait causer de poésie il n'y entravait walou le boeuf et déblatérait mille inepties figeant la langue en statue de sel le taxiderme enculait les mouches brassant plus d'air que de ritournelles pour la cohue des béates bouches hémisticheur, litoteux féru fumeux branleur alexandrineux il se pâmait, le

Jugement dernier

T'auras l'air fin devant l'daron avec tes liasses de pognon tes godasses quatre smics marron et ta poubelle à un million ah ça ! t'auras l'air fin... t'auras l'air malin d'vant l'patron avec tes élucubrations ta philosophie à la con et tous tes prophètes à deux ronds ca, c'est sûr, bien malin ! t'auras l'air d'quoi d'vant la baudruche entour

Mort-vivant

I tu traînes par les rues, puisqu'elles sont ta maison, ton pied bot, tes verrues, tes couches de haillons et ta barbe balaye, hirsute et grisonnante, les rebuts de la veille, des trottoirs que tu hantes. d'un tas de vieux cartons, tu te fais une couche, a l'abri, sous un pont, au royaume des mouches. d'une frugale pitance et d'un litre de vin, tu

Commun lundi

Petit matin frais, petit matin gris pisse sur ma tête, trois gouttes de pluie petit matin vil, matin de lundi l'écume des gnôles teint encore mes lèvres un clébard se prélasse le chauffeur de bus râle les éboueurs cavalent a l'école on s'embrasse petit matin geôle, petit matin fièvre chaînes aux chevilles, couronne d'épines petit matin

Vide bureau

Vide entre quatre murs blancs, je contemple le vide vide vie de mes sens vide de sens mon esprit vidé le silence... vide le jour se meurt au fil des heures vides le matin glisse entre les stores rayons ciselés venus zébrer mon corps pour le réchauffer en vain partout le métal lisse froid reflète la lumière blanche crue d'un plafond de néons