Putain, mais ils se pressent pas, les mecs, là, la table est pleine, c'est pas possible, ça. va falloir qu'ils en mettent un coup, sinon on aura pas fini avant 21h. ah oui, là, on en a au moins jusqu'à 20h30, de toute façon, je dirais. ben hier, on a fini à, quoi, 19h ? et on avait 1.900 colis ; aujourd'hui, on en a 2.400. et demain, c'est pa

- là, la priorité, c'est que j'aie toujours un carton disponible, me dit aristide, on est en train de tester la machine pendant une minute. il me dit ça alors que mon poste de travail est rempli de sachets défectueux de bananes que je dois craquer, et ça m'arrange pas du tout, mais je suis intérimaire, c'est à dire en bas de la chaîne de co

Mourad s'apprète à mettre un régime de banane sur sa chaîne, mais il s'arrête, arrête sa machine, et regarde l'une des bananes du régime, en se marrant. c'est une très grosse et grande banane. il se tourne vers aristide : - hey, aristide ! aristide ! aristide n'entend pas tout de suite, parce que les machines, ça fait du bruit. - aristide

Chez bliblablou, on fait deux types de bananes en sachet. il y a la banane premier prix, et la banane bio et équitable. dans les deux cas, elle provient d'amérique du sud, et en usine de conditionnement, elles subissent exactement le même traitement. sur une des machines, il y a une feuille scotchée, avec les différents prix au kilo à étique

Mon chef à la prépa, c'est marc; un autre que celui de la banane. je suis en train de trier des clémentines, et il me rejoint pour me filer un coup de main. tout en triant, on se met à discuter. - c'est plus tranquille que la banane, hein ? - carrément, et puis c'est moins décérébrant. - tu faisais quoi, avant ? - j'étais en master de ling

Quand je suis arrivé à la prépa, marc m'a dit : - alors ce que tu vas faire, pour commencer, c'est trier de l'avocat. là, regarde, c'est des colis de 18, tu te prends un colis de resserre, et quand un avocat est taché, tu le remplaces par un propre, et tu mets ce que tu as trié sur petite palette, t'en fais 80 colis pour commencer, et on verr

Pause café et cigarette, je rejoins le groupe des fumeurs dehors, sous l'abri fumeur, seul endroit au passage où j'ai trouvé des bancs avec de vrais dossiers, et donc les seules vraies places assises un minimum confortables. deux collègues sont en train de discuter, le reste des gars se tait. - je te dis, dès que tu passes la frontière, c'est

Au fait, quand t'as le temps, tu peux me pousser les cartons vers moi ? quand tu peux, hein, quand tu peux. moi faut que j'évite de tirer avec mon bras gauche, j'ai une déchirure musculaire qui se remet pas bien. oh ça fait bien deux mois, à peu près. non, je prends pas de congé maladie, je les garde pour quand j'y arriverai vraiment plus. gr

Le contremaître fait le tour du personnel pour attribuer les plannings de la semaine suivante. il vient vers moi, je pose mon carton de bananes vide, et il me dit : "alors, toi - comment tu t'appelles, déjà - ah, oui, alors tu travailles pas demain, et tu reprends lundi matin à 9 heures, tu seras là-bas, en préparation, ça te va ? - oui, pas

Autre pause café, discussion entre mourad et le contremaître, qui ont tous les deux le plus d'ancienneté dans la boîte. souvent, dans les conversations de la salle de pause, ce sont eux qui prennent le plus la parole. - hey, mourad ! 31 ans, aujourd'hui ! - eh ouais. - 31 ans de boîte pour mourad, aujourd'hui, les gars ! tu te rends compte, ç