Mercredi 24 avril 1918 nous avons quitté la cote 100 à vingt-trois heures : jusque là, violent tir de barrage ; c’est tout juste si le ravitaillement a pu se faire sans encombre. nous n’avions d’ailleurs que vingt minutes de trajet pour arriver. nous sommes établis sur la contre-pente du mont, ici très accusée, qui nous abrite des obus.

Lettres de frederic b. lundi 3 juin 1918 ma chère petite maman : je vous écris de mon petit trou de tirailleur. vous devinez que nous ne sommes pas restés longtemps au repos après les événements actuels. depuis deux jours, nous sommes à peu près tranquilles, mais notre première journée a été dure, outre qu’elle a été précédée d

Vendredi 26 avril 1918 la soirée d’hier a été relativement calme, occupée de part et d’autre à l’étude et aux réglages des nouveaux barrages d’artillerie. les boches, devant moi, sont aux fermes situées en avant du kemmel ; leurs mitrailleuses tirent sur la crête au moindre mouvement… nuit calme… pluie… j’ai bien dormi, car

Jeudi 18 avril 1918 chacun « en a mis » pour creuser la tranchée ; le travail était encore à son début quand, à cent mètres derrière nous, soudain, une vingtaine d’anglais, nous prenant pour des boches, surgissent baïonnette basse et font feu dans notre direction : les balles passent hautes, par bonheur, mais nous nous couchons : nos vo

Ce texte a été rédigé par les membres de l'atelier et yann b., enseignant, a partir de recherches effectuées par les élèves du lycée clemence royer de fonsorbes (31) au cours de ses 4 années d'existence, et de l'atelier généalogie. mis a jour en juillet 2023 . après 4 années à publier son récit au jour le jour, sur twitter et sur ce

Dimanche 7 avril 1918 première communion à retzwiller. dans toutes les paroisses d’alsace, c’est pareille fête. le village est tout à la joie. vu, pour la première fois, le costume « alsacien ». lundi 8 avril 1918 hier, après-midi, nous étions allés nous promener à elnach et traubach-le-bas. en rentrant, nous trouvons un ordre de dé

Lettres de frederic b. dimanche 5 mai 1918 ma chère maman : je commence à me reposer vraiment, car depuis le 27 avril, nous n’avions fait que nous déplacer, outre deux nuits de chemin de fer. notre cantonnement est vraiment bon ; j’ai un « sac à viande » [1] et puis me déshabiller la nuit. par exemple, la première nuit, je n’ai guère

Lettres de frederic b. samedi 18 mai 1918 une chaleur écrasante… j’ai soupé avant-hier chez les bayen [1] … de plus en plus charmants. demain, petite étape encore, mais repos en perspective. je pense aller encore demain chez les bayen, malgré la distance, mais j’y suis reçu comme à la maison. j’essayerai lundi d’avoir des nouvelle

Mardi 16 avril 1918 toute la nuit, par monts et par vaux, nous avons marché, tous appesantis par le sommeil et la fatigue, sans savoir où l’on nous menait… j’imagine que nous dûmes passer par godewaesvelde, kruystraete, le mont kokereele, la cote 80. nous avons attendu une heure trente sous le vent, la pluie, en avant d’un petit village,

Là s'achève le récit de frédéric b., que notre dernier article vous présentera dans son entier. sur cette lettre finale du 8 juin 1918, adressée à sa mère, qu'il n'aura jamais eu le temps de lui faire parvenir. elle fut retrouvée, avec 12 autres, dans son portefeuille rougit de son sang, et confiée à son frère antoine. il les retranscr