Biographie de Marc Ferro
En 2011, à 86 ans, Marc Ferro présente une bibliographie abondante et originale, contestant une histoire écrite par les vainqueurs. Spécialisé sur l'Union soviétique et le communisme, sujet de sa thèse de doctorat, il a enseigné en Algérie pendant 8 ans, et écrit depuis plus de 50 ans dans la revue Annales. Présentateur d'Histoires parallèles à la télévision jusqu'en 2001, il sort un livre du même nom en 2011.
Le résumé de sa vie
Né en 1924 à Paris, Marc Ferro part à Grenoble en 1941 pour faire ses études universitaires d'histoire-géographie. En 1944, pour échapper au STO (travail obligatoire), il rejoint la Résistance du Vercors. Après la guerre, il enseigne l'histoire à Oran (Algérie) de 1948 à 1956. Rentré en France, il devient directeur d'études à l'EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales) où il est sollicité par Fernand Braudel pour des articles historiques dans la revue "Annales" dont il devient codirecteur. En 2011, il est toujours au comité de direction de "Annales, histoire, sciences sociales" (nouveau titre depuis 1994). Spécialisé en histoire soviétique à partir de 1960, sa thèse de doctorat a pour sujet la révolution russe d'octobre 1917. En 1999, il devient docteur honoris causa de l'université de Moscou. De 1989 à 2001, Marc Ferro présente "Histoires parallèles", un livre qui analysait des images d'archives 50 ans après les faits. Il est aussi coscénariste du film "Pétain" (1993). Écrivain prolixe, il a écrit plus de 40 livres, dont une quinzaine sur l'URSS.
Une nouvelle démarche historique
Ayant signé la pétition "Liberté pour l'histoire" (2005), Marc Ferro parle "d'histoire institutionnelle" légitimant une idéologie ou un régime, autrement dit l'histoire des vainqueurs. Il critique l'enseignement de l'histoire, rappelle que l'histoire n'a pas de tabous : "ce sur quoi on fait silence, par crainte, par pudeur", en publiant en 2002 "Les tabous de l'histoire". Dans la lignée de Braudel, il est un ardent partisan de la "dé-idéologisation" de l'histoire, pour que l'histoire ne soit pas une "histoire des conflits", mais une histoire de personnages historiques". Il milite donc contre les lois mémorielles et pour la liberté de recherche de l'historien.
Oeuvres et critiques
Ses œuvres reflètent les prises de position d'un historien qui se veut avant tout un explorateur objectif du passé. Après "L'histoire sous sur surveillance" (1985), "Le livre noir du colonialisme" (2003), il publie trois livres en 2010 dont "Le retournement de l'histoire". Son dernier livre "Histoire parallèles" (2011) est parsemé d'anecdotes historiques sur le XXème siècle qu'il a traversé en curieux infatigable et en observateur engagé. Néanmoins, certains historiens émettent réserves et critiques, notamment Yves Michelet qui relève de nombreuses erreurs historiques dans ses émissions de télévision.