Robert Le Vigan : biographie
Robert Le Vigan est un acteur français assez connu pour ses seconds rôles dans les films des années 30 et 40. Après la fin de la guerre, son activité de collaboration lui vaudra d'être condamné aux travaux forcés. À sa libération, il choisira l'exil en Argentine et mourra dans la misère.
Ses premiers pas
Robert-Charles-Alexandre Coquillaud naquit à l’aube du 20ème siècle, le 7 janvier 1900 à Paris dans le 18ème. Son nom de scène, Le Vigan, est dû, selon la légende, au fait que son père lui faisait apprendre par cœur les départements français. Le Vigan, sous-préfecture du Gard, où il n’est pourtant jamais allé, deviendra donc son nom de scène. Robert refuse de suivre la trace de son père, vétérinaire, et se passionne très jeune pour l’art dramatique. Il entre au conservatoire et gagne le second prix de comédie puis il le quitte au bout d’un an. Pour pouvoir manger, il décroche des petits rôles au music-hall. Il y rencontre Marcel Dalio avec lequel il court les cachets. Il effectue son service militaire à Wiesbaden en zone française. A son retour, il reprend les tournées et joue Molière et Bernard Shaw dans la troupe de Louis Jouvet ou de Gaston Batty. En 1927, il joue des sketchs accompagné d’Arletty.
Sa carrière cinématographique
Son premier rôle est un personnage de méchant dans "Les cinq gentlemen maudits" de Julien Duvivier en 1931. Il sera par la suite souvent cantonné dans ce profil. Il tourne beaucoup, mais certains films le rendront plus célèbre comme "La Bandera" de Julien Duvivier (1935), "Les Bas-fonds" de Jean Renoir (1936) ou "Quai des brumes" de Marcel Carné (1938). Son interprétation du Christ dans "Golgotha" de Duvivier en 1935 est remarquable par son style à la limite de l’hypnose et de l’intériorisation du modèle. 1939 : c’est la guerre et Robert est mobilisé. Après un détour par Oran et Marseille, il remonte à Paris l’armistice déclaré. C’est la triste époque de l’Occupation et Robert Le Vigan se découvre malheureusement antisémite. On peut le taxer de collaboration active, en effet il accepte de petits rôles dans des films de propagande, anime des émissions sur Radio Paris aux propos tendancieux. En 1943, il tourne "Goupi Mains-Rouges" de Jacques Becker, son dernier grand rôle.
Une fin de vie malheureuse
En 1943, il adhère au parti populaire français de Jacques Doriot et y retrouve son ami de toujours Louis-Ferdinand Céline avec qui il fuit en Allemagne. À son retour de France, Robert Le Vigan est condamné pour collaboration, à dix ans de travaux forcés et à l’indignité nationale. En 1948, libéré, il choisit l’exil d’abord en Espagne puis en Argentine. Ayant renoncé au cinéma, il meurt dans la misère le 12 octobre 1972.