L'origine des noms de famille
Il existe en France plus de 200 000 noms de famille différents, pourtant, nombreux sont ceux qui ont disparu. Les noms les plus rares tendent à disparaître malgré le désir des femmes de préserver les leur et de les transmettre. Chacun est attaché à son nom et peut être surpris d'en découvrir l'origine.
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Les noms de baptême
Votre nom de famille vous a été légué par un ancêtre du moyen âge. A la fin de l'époque carolingienne, un surnom s'ajoute au prénom jusque-là unique de la personne. En effet, la proportion croissante des individus portant le même nom crée la confusion.
Albert Dauzat propose le premier un dictionnaire d'anthroponymes (étude des noms de famille) et élabore un classement en quatre catégories.
Si vous portez le nom de Martin, Jacob, Richard, vous appartenez à la plus grande catégorie : celle des noms de baptême devenus patronymes. Ils nous viennent des invasions successives et, comme aujourd'hui, des phénomènes de mode. Celle-ci imposera tour à tour des noms d'origine romaine (César, Laurent), germanique (Arnaud, Thierry) auxquels s'ajouteront ensuite les saints chrétiens (Thomas, Simon).
Les noms d'origine
Les hommes ont pris les appellations des endroits d'où ils venaient ou où ils habitaient. Ainsi ont-ils porté les noms du village, de la ville, du pays dont ils sont originaires. Gascard, Lombard, Normand en sont des exemples. Mais, ils ont pu aussi être nommés d'après une particularité de la maison, de leur terre, de la végétation : comme Roche, Dupont, Chemin, Duval, Lazareth (léproserie), Bourgeois.
Les noms de métier, d'état et de parenté
Des noms de métier aujourd'hui disparus se sont cristallisés comme noms de personnes, ce qui rend cette catégorie très intéressante du point de vue historique.
Saucier désignait un cuisinier, Lhuilie, un marchand d'huile, Bourrier, un fabricant de harnais. Lefèvre ou Faure étaient forgerons.
On appelle noms d'état, les patronymes tels que Comte, ou Chevalier. Ces noms posent une difficulté : ils sont si nombreux que l'on peut penser que certains individus prenaient des airs tellement importants qu'on leur a attribué ce faux titre.
Enfin les noms de parenté, plus rares, rappellent une circonstance particulière de la naissance ou de la filiation (trouvé ou les noms de mois).
Les sobriquets
Ils peuvent refléter une particularité physique, une particularité d'ordre moral ; on trouve alors les Legros, les Camus (au nez court), Jobelin (niais).
Ils expriment parfois une anecdote frappante de la vie du personnage, Jamois (jamais) devait insister sur un tic de langage.
L'interprétation est délicate. On peut remarquer que les surnoms décrivant les défauts sont plus nombreux et se demander si finalement, connaissant le goût de nos ancêtres pour la raillerie, les surnoms élogieux n'étaient pas ironiques. Rappelez-vous le dénommé Petitjean dans "Robin des Bois".