Les news : invasion des anglicismes à la télévision
De tout temps, les langues se sont interpénétrées et enrichies avec bonheur. Cependant, nous assistons à un accroissement du vocabulaire d'origine anglo-saxonne par des phénomènes insidieux. Un sabir est en train de s'installer qui se diffuse surtout par la presse télévisée.
Les catégories d'anglicismes
À l’origine, le xénisme est un mot étranger introduit dans une langue, car le concept qu'il recouvre n'existe pas dans cette langue. Il remplit un manque culturel. Cricket, kilt, tea-time, sandwich sont des xénismes. Mais il arrive que le mot étranger subisse des modifications "à la française". On parle alors d'emprunt. On a pu donner à ces emprunts une apparence française. C'est le cas de redingote (riding coat), paquebot (paquet boat), fioul (fuel), gazole (gaz-oil) et il est très acceptable d’enrichir notre langue de la sorte. On a aussi introduit le mot étranger dans une famille existant en français, ni vu ni connu, c'est le cas de dangerosité, durabilité, globalisation. On en a traduit d'autres littéralement : haute-fidélité, Gratte-ciel (sky-scrapper). C’est ce qu’on appelle des calques. Des expressions entières sont des calques de l’anglais qui sont venus remplacer des expressions bien de chez nous, par exemple : - En même temps (In the same time) = D’ailleurs - Aucune chance ! (No chance !) = Aucun risque ! - Ce n’est pas ma tasse de thé ! (This is not my cup of tea!) = Très peu pour moi ! Certains sont introduits avec une spécialisation de sens ou un décalage, c’est le cas d’interview qui désigne un cas particulier d’entretien, de star ou de people. Nous avons également tronqué des mots anglais : snack (snack-bar), living (living-room), dressing (dressing-room). Nous en avons gardé d’autres intacts : un gadget, le patchwork. Mais ce qui est le comble, nous avons créé des mots de toutes pièces en leur donnant une allure anglaise plutôt que française c'est le cas de parking (car-park).
Les anglicismes dans la presse télévisée
La presse, le journal télévisé surtout, est un vecteur de diffusion des anglicismes. Pressés par la rapidité à laquelle il faut transmettre les informations, les journalistes utilisent ces mots qu'ils ne remettent pas en question, car comme nous l'avons vu, certains cachent bien leur origine étrangère. Les journaux politiques, sportifs, économiques, les potins people, aucun n'échappe aux vagues qui assaillent les divers vocabulaires spécialisés. Les anglicismes ne sont pas gênants, tant qu'ils sont nécessaires pour désigner quelque chose qui ne saurait être mieux appelé autrement. Les anglicismes, comme les apports des autres langues étrangères peuvent être un enrichissement de la langue, tant qu'ils apportent en précision. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas et bien souvent, à force d'anglicismes mal compris, nous assistons à de grandes séances de désinformation.