Les choix stratégiques sur la route des hydrocarbures
Les choix sur les routes d’exportations des hydrocarbures de Russie et d’Asie ont été faits à l’époque soviétique. Avec la disparition du bloc de l’Est puis de L’URSS, des difficultés d’ordre géopolitique ont surgi sur presque tous les axes d’exportation de la Russie. Moscou est donc à la recherche de nouvelles voies qui pourraient lui permettre de sécuriser son commerce.
Cette recherche s’effectue dans un contexte radicalement nouveau : les cours des hydrocarbures sont structurellement orientés à la hausse, la géographie des sources de production russes va changer, la demande mondiale opère une mutation spatiale de l’Occident vers l’Orient. Le pétrole marché mondial : Le transport maritime assure l’essentiel des échanges de pétrole. C’est un marché flexible un tanker n’est pas lié à une route, un client n’est pas lié à un fournisseur. À Droujba, il passe 12% de la consommation de l’UE. Pour réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Ukraine la Russie a développé ses ports autour de Novorossiisk (rive de la mer Noire) et en a créé de nouveau autour de Saint-Pétersbourg. Ces terminaux ne sont accessibles que par des tankers de taille moyenne ce qui oriente forcément vers un débouché proche, l’Europe occidentale. Un terminal implanté à Mourmansk, accessible aux plus gros supertankers, ouvrirait un marché mondial, notamment Nord américain. L’Orient. Pour le pétrole de Bakou III, la tentation est forte de se tourner vers les marchés indiens et chinois, plus proches. Moscou a refusé l’idée d’un oléoduc reliant directement Angarsk à la Chine. Le pipeline en construction passera par les gisements du Nord-Baïkal et rejoindre la côte pacifique russe, le brut pourra ainsi gagner n’importe quel pays d’Asie orientale voir l’Amérique.