Laurent Fignon : biographie
Laurent Fignon (1960-2010), né et mort à Paris, est un cycliste français qui a notamment remporté deux tours de France en 1983 et 1984. Reconnaissable au catogan qui attachait ses cheveux blonds et à ses lunettes rondes, il est entré bien malgré lui dans la légende du Tour en 1989, finissant l'épreuve à la deuxième place, huit secondes derrière l'Américain Greg Lemond.
Premiers pas
Issu d'une famille modeste, Fignon découvre le cyclisme en 1975, alors qu'il va avoir quinze ans. Ses débuts sont fulgurants, puisqu'il remporte la première course à laquelle il participe, à Vigneux-sur-Seine en 1976. Passé professionnel en 1982, dans l'équipe Renault dont le leader est Bernard Hinault, Fignon se montre un équipier indispensable dans la conquête par Hinault du Tour d'Italie 1982 et du Tour d'Espagne 1983. Cette année-là, justement à cause de cette éprouvante victoire dans la Vuelta, Hinault doit renoncer au Tour de France. L'heure de Fignon a sonné.
Sa carrière
Fignon remporte le Tour de France 1983, et il récidive l'année suivante, avec une insolente facilité malgré le retour de Hinault. On le croit à l'orée d'une carrière extraordinaire. En réalité, personne ne le sait, mais ses plus grands succès sont déjà derrière lui. Il est perturbé en 1985 et 1986 par plusieurs blessures. En 1987, il termine le Tour à une modeste septième place et en 1988, s'il remporte Milan-San Remo, il abandonne dans le Tour de France. On ne le retrouve vraiment qu'en 1989, où il gagne le Giro. Son duel avec Greg Lemond dans le Tour de France est indécis jusqu'au bout. Cette année-là, l'épreuve finit par un contre-la-montre. Fignon s'y présente avec une cinquantaine de secondes d'avance. Amplement suffisant, estiment les observateurs. Mais ils se trompent. Le dénouement est cruel, le Parisien est battu pour huit secondes. L'image de son effondrement sur les Champs-Elysées est dans toutes les mémoires. Il y aura encore quelques coups d'éclat, mais Fignon ne retrouvera pas son tout meilleur niveau. Il met un terme à sa carrière en 1993 et devient consultant. Affaibli par un cancer, il commente encore le Tour 2010, mais la maladie l'emporte le 31 août 2010.
Son action
Le palmarès de Fignon, malgré plusieurs victoires dans les grands tours et de nombreux succès dans les classiques, n'est pas à la hauteur de l'immense talent qui était le sien. Si l'on considère une carrière en comptant les lignes des palmarès, Fignon est un grand coureur, mais il ne rivalise pas avec les Anquetil, Merckx ou Hinault. Mais si l'on se fie à l'impression de facilité qu'il dégageait au sommet de sa carrière, alors sa place est bien parmi les géants de son sport.