La haute couture : femme-objet ou femme fatale ?
La haute couture est le lieu de prédilection des créateurs de vêtements de luxe. Les grandes enseignes préfigurent la mode et donnent les nouvelles tendances des saisons. Les mannequins sont là pour sublimer les collections et simplement les porter. Les femmes sont-elles alors considérées comme des objets ou comme des femmes fatales ?
Femme-objet
Pour que les défilés de mode puissent exister, les créateurs ont besoin de mannequins pour porter les vêtements. Ces mannequins filiformes sont, à chaque saison, de plus en plus minces voire maigres, quasi transparentes. La féminité de la femme est mise à rude épreuve pour sublimer le vêtement de haute couture. Le mannequin amaigri devient alors un très joli porte-manteau, un véritable cintre humain.
La définition de la femme-objet est une femme considérée soit comme une chose telle une silhouette sans nom défilant sur un podium, soit comme une femme objet de désir. C'est exactement cela que révèle Samuel Degasne, dans son stupéfiant ouvrage intitulé: "Manuel scolaire d'économie domestique".
Dans ce manuel, vous trouverez les 12 commandements de la femme-objet. Cette liste aberrante était destinée à la femme en vue d'être une épouse parfaite. Vous pouvez parcourir ces 12 commandements sur :
Degasne.over-blog.com. Ces écrits, publiés dans les années 60, montrent l'évolution de la culture de la femme en 50 ans et sa libération sexuelle provoquée par mai 68.
Femme fatale
Les femmes se sont émancipées avec mai 68 et ont pris peu à peu le pouvoir. De simples porte-manteaux sur les podiums de haute couture, elles sont devenues top modèles. Naomi Campbell, Linda Evangelista, Estelle Lefébure, Claudia Schiffer ou Cindy Crawford sont passées de l'ombre des podiums à la lumière des projecteurs des plus grands photographes, devenant les icones de toute une génération. Si, auparavant la femme était un objet pour la haute couture, à présent, c'est la haute couture qui est un objet pour la femme. Elle en use et en abuse pour exprimer toute sa féminité. Les créateurs et stylistes l'ont bien compris : la femme sait ce qu'elle veut et comment elle veut être perçue. Les femmes savent jouer de leur charme et peuvent être sexy, sensuelles, fatales sans jamais être soumises. Les créations de haute couture ne sont là que pour les magnifier. Les publicités de femmes le prouvent. Les mannequins assument leurs corps et jouent de leurs atouts. Elles savent qu'elles font fantasmer les hommes et ont renversé la situation. De femme-objet soumise, elles ont rendu l'homme addict à leurs corps et fait des hommes un objet sexuel.