Julien Gracq : biographie
Louis Poirier, plus connu sous son nom d'écrivain Julien Gracq, est le premier auteur à avoir refusé le prix Goncourt pour son œuvre Le Rivage des Syrtes, parue en 1951. Féru d'histoire et de géographie, il n'est pas moins un auteur littéraire accompli, écrivant tout à tour des poèmes, des romans, du théâtre et des essais.
Premier pas
Né en 1910 à St Florent-le-Vieil, dans le Maine-et-Loire, Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier, découvre très jeune les plaisirs de la lecture. À l'école, Julien Gracq est un élève remarquable. Il obtient son baccalauréat avec mention très bien en 1928. Inscrit à l'école normale supérieure et en même temps à l'école libre des sciences politiques, Julien Gracq étudie la géographie. Son premier texte, sorti en 1934, s'y consacrera d'ailleurs : "Bocage et plaine dans le sud de l'Anjou". Agrégé d'histoire et de géographie en 134, il enseignera dans de nombreux établissements, tout en poursuivant une carrière littéraire sous son pseudonyme, pour bien différencier ses deux fonctions.
Sa carrière
En 1937, Julien Gracq se lance dans l'écriture avec au château d'Argol. Mais le roman refusé par les éditions de la NRF ne paraitra qu'en 1939, après une rencontre avec José Corti, l'éditeur des écrivains surréalistes. La Seconde Guerre mondiale (1939-1945), durant laquelle il sera mobilisé dans l'infanterie de 1939 à 1941, se reflètera dans ses prochains romans : Rivages des Syrtes (1951) et Balcon en forêt (1958). Au sortir de la guerre, il publie de nombreux ouvrages (romans, poésies, théâtre), dont Un beau ténébreux en 1945, Liberté grande en 1946, Le roi pêcheur en 1948, Préférences en 1961, Lettrines en 1967, La presqu'île en 1970. Entre réflexions sur la littérature et les écrivains, évocations de ses souvenirs et fictions, Julien Gracq a marqué par son oeuvre l'histoire littéraire moderne.
Son action
Le rivage des Syrtes de Julien Gracq a obtenu le prix Goncourt de 1951. Mais l'auteur "aussi résolument que possible, non-candidat" refuse la récompense, une première depuis l'existence du prix, ce qui déclenchera une multitude de polémiques et de critiques. Anticonformiste et révolté, Julien Gracq sera néanmoins rattrapé par le renom et le public dans les années 1980. Ses oeuvres entrent dans les programmes universitaires et les éditions Gallimard publient ses oeuvres dans la célèbre collection de la Pléiade. À sa mort en 2007, Julien Gracq a cédé l'ensemble de ses manuscrits à la bibliothèque nationale et à la bibliothèque universitaire d'Angers.