Jacqueline De Romilly : biographie
Jacqueline de Romilly, née David, voit le jour le 26 mars 1913 à Chartres en Eure-et-Loir. De sa vie, on retiendra d’elle qu’elle fut une des plus grandes philologues et hellénistes du XXème siècle. Son combat pour promouvoir la civilisation grecque et sa langue lui a valu la reconnaissance officielle de la Grèce en l’investissant de la nationalité grecque en 1995.
Des études pendant des périodes troubles
Née à Chartres d’un père normalien, professeur de philosophie et mort pour la France lors de la Grande Guerre en 1914, et d’une mère écrivain, Jacqueline de Romilly suit des études à Paris au lycée Molière puis à Louis-le-Grand. Après khâgne et l'école normale supérieure de la rue d’Ulm (Normale Sup) en 1933, elle obtient son agrégation de lettres en 1936. Chassée à cause de ses origines juives par le régime de Vichy, elle se cache pendant la guerre.
Le temps des reconnaissances
En 1947, elle obtient son doctorat en lettre, ce qui lui permet de devenir professeur de langue et de littérature grecque classique à l’université de Lille où elle y enseigne jusqu’en 1957. Elle collectionne les premières : après avoir professé à la Sorbonne, elle obtient la suprême distinction d’être la première femme professeure du collège de France où elle tient la chaire de la Grèce antique. Elle est aussi la première femme élue à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et a présidé l’institution en 1987. Puis, suprême honneur, couronnant ses écrits, Jacqueline de Romilly entre à l’Académie française en 1989.
Ses oeuvres, ses combats
L’œuvre qui caractérise le mieux la recherche de Jacqueline de Romilly est sa thèse d’état sur Thucydide et l'impérialisme athénien, la pensée de l'historien et la genèse de l'œuvre. Publié en 1947, l’ouvrage fera l’objet de rééditions et de rajouts de son auteure en 1951 et 1961.
Vouant une partie de sa vie à l’historien grec, Jacqueline de Romilly éditera une nouvelle traduction de La guerre du Péloponnèse, une œuvre gigantesque puisqu’il s’agit là de 1500 pages. Son combat pour les humanités et l’histoire n’a jamais failli.
Elle dénonça une partie de sa vie la chute de l’enseignement littéraire et de l’histoire à l’école.
À l’initiative de bon nombre de projets, elle fonde l’association de sauvegarde des enseignements littéraires et lève une campagne de levée de fonds en 2007 pour reboiser les forêts grecques dévastées par les grands incendies de cette année là. Jacqueline de Romilly a rejoint ses aînés grecs, le 18 décembre 2010.