Catherine Pelletier alias Supernana : biographie
Supernana, une figure mythique du monde des "radios libres", de son véritable nom Catherine Pelletier, est morte à 53 ans après un passage remarqué dans l’univers de la radio. Elle fut l’une des pionnières des radios qui osèrent défier l’État, lorsqu’avant 1981, il détenait le monopole de la diffusion. Ses fans se souviennent de ses éclats intempestifs et de sa voix particulière : chaude, érotique et provocante.
Ses débuts
Rien ne la prédestinait à la radio, employée du Crédit Lyonnais, c’est en surfant sur les ondes, dans les années 1980, qu’elle découvre Carbone 14, l’une des toutes premières à émettre illégalement. Libertaire, elle s’essayait à tous les sujets, dont le sexe. Supernana anime une première émission : Poubelle Night où elle émet et dialogue avec les auditeurs toute la nuit. Elle y traite tous le sujets, aussi tabous soient-ils. Jean-Yves Lafesse y a fait ses premiers essais en sa compagnie. La radio n’a pas survécu à la libération des ondes. Fréquence gaie recevra sa fréquence historique de 97,2MHz.
Une carrière hachée
Elle entamera une nouvelle carrière comme attachée de presse, dans un milieu où la radio lui a ouvert de nombreuses portes : le théâtre. Elle conservera le lien avec la radio, en animant sur Ici et Maintenant une émission nocturne avec comme principe l’accès à l’antenne des auditeurs. En 1986, elle retente l’aventure de Radio Carbone 14 avec Remi Bouton. Elle tournera court par manque de fonds. Elle s’essayera à la chanson, mais s’y cassera les dents, avec un titre qui lui ressemble : "Lâchez les chiens". Elle dirigera Aligre FM, autre radio communautaire et d’esprit libertaire de 1989 à 1991. Épousant l’air de son temps, elle rejoint Skyrock, la radio des années 1990, avec le même principe, dialogue avec les auditeurs et personnalités invitées, surtout s’ils sont chauds. Puis, elle passe à un petit intermède, une émission en fin d’après midi "Turlututu" qui se termine très vite sur un dérapage d’auditeur. Elle revient à la tranche de nuit en compagnie d’un animateur tout aussi spécial qu’elle : le Prince de Haynin. Mais son énergie doublée d’un esprit provocant la mène une fois de plus dans une impasse. L’émission est arrêtée en raison de ses dérapages à propos du CSA.
Une fin de carrière brutale
Privée d’antenne, elle se rabat sur la direction d’une boîte de nuit parisienne. Les médias évoluant, de nouvelles opportunités s’offrent à elle : apparition sur Fun TV en 1999, expérience avec les webradios (Netradio, Fréquence 3). C’est au moment où se décide son retour en grâce sur les radios avec un projet sur Europe 1, qu’elle décède brutalement d’une crise cardiaque. Ainsi disparait "Une Super Nana", celle chantée par Michel Jonasz.