Atom Egoyan : biographie
Cinéaste canadien d'origine arménienne, Atom Egoyan s'est fait connaître par son aptitude à radiographier les désirs cachés de ses compatriotes. Une filmographie déjà composée d'une douzaine de films, qui ne cesse de s'enrichir et de prendre de l'ampleur, même si les grandes heures du réalisateur semblent en partie derrière lui.
Premier pas
Né en 1960 au Caire, de parents arméniens, Atom Egoyan (né Yeghoyan) débarque au Canada dès l'âge de 2 ans. Après des débuts en tant qu'auteur de théâtre, sous l'influence de Samuel Beckette et Harold Pinter, il se tourne vers le cinéma en 1979. Après avoir tourné quatre longs-métrages en quatre ans, il tourne son premier long, Next of Kin, qui lui permet de rencontrer Arsinée Khanjian, qui deviendra sa muse, son actrice fétiche et son épouse. Suivront Family viewing (1987) et Speaking parts (1989), oeuvres confidentielles, mais prometteuses qui complètent une trilogie très personnelle sur le mode "Famille, je vous hais".
Sa carrière
C'est avec The adjuster, réalisé en 1991, qu'Atom Egoyan commence à se faire connaître. Il y montre comment certains fantasmes inavouables peuvent dynamiter un foyer canadien apparemment bien sous tous rapports. Primé lors de plusieurs festivals canadiens, le film lui permet d'enchaîner rapidement sur les suivants : d'abord Calendar, et surtout Exotica, qu'Egoyan considère lui-même comme son meilleur film. Sorti en 1994, ce drame autour d'un club de strip-tease séduit des spectateurs toujours plus nombreux et connaît les honneurs d'une sélection cannoise. Accessoirement, il révèle la belle Mia Kirshner, qui s'illustrera ensuite dans la série The L word. Avec Exotica, Atom Egoyan s'impose comme un auteur à part. Sa cote continuera d'ailleurs de monter avec son film suivant, De beaux lendemains : cette adaptation d'un roman de Russell Banks est nommée deux fois aux Oscars et remporte en 1997 le grand prix du Jury à Cannes. Après ses deux films suivants, Le voyage de Felicia et Ararat, il part même à Hollywood. Là, il dirige Kevin Bacon et Colin Firth dans La vérité nue (2005), et Julianne Moore et Liam Neeson dans Chloé (2009), remake du Nathalie d'Anne Fontaine. Entre ces deux films américains, c'est avec Adoration qu'Atom Egoyan sera de nouveau sélectionné à Cannes, même si ce film sur les ravages d'Internet a connu un succès bien plus confidentiel.
Son action
Si, de l'avis général, Exotica et De beaux lendemains restent ses chefs d'oeuvre, Atom Egoyan nourrit également une réelle fierté pour Ararat, qui sort de ses préoccupations habituelles puisqu'il traite sans détour du génocide arménien. Incarné entre autres par Charles Aznavour, ce film sorti en 2002 fut largement salué par la critique et les associations de familles de victimes du génocide arménien.