Analyse et critique du film Massacre à la tronçonneuse
Sorti en 1974, Massacre à la tronçonneuse reste aujourd’hui encore l’un des films marquants du cinéma d’horreur. Le film de Tobe Hooper a ainsi donné naissance à trois suites et un remake en 2003, lequel a, à son tour, eu droit à une préquelle en 2006 : Massacre à la tronçonneuse : le commencement.
Résumé
Dans les années 1970, une bande de jeunes tombe en panne d’essence quelque part au beau milieu du Texas. Bien vite, ils croisent alors le chemin d’une famille totalement aliénée et c’est le début d’une traque sans pitié, tandis que Leatherface, fils psychopathe de la famille, les chasse un à un, armé d’une tronçonneuse.
Genèse
Désireux de tourner un film-choc, Tobe Hooper choisit, en 1974, de s’inspirer des meurtres commis par Ed Gein pour créer un long-métrage violent et sombre. En compagnie de Kim Henkel, il va alors écrire le script de Massacre à la tronçonneuse, qu’il met alors en image avec un budget limité. Pour cela, il recrute une distribution en grande partie amatrice, recueille sang et cadavres d’animaux trouvés ici ou là et tourne en extérieur, dans une ferme texane à la chaleur étouffante. Effets spéciaux primitifs, budget inférieur à 300000$ : peu importe. Le film se tourne et à sa sortie en 1974, il est vendu comme "une histoire vraie" : moyen pour la production d’attirer un public naïf, certes, mais aussi un choix délibéré de Hooper, à une époque où le mensonge est utilisé par le gouvernement et les médias pour apaiser l’Amérique.
Succès et influence
La stratégie fonctionne : le film est un succès, qui provoque tant le dégoût que la fascination chez les spectateurs et est censuré (voire interdit) dans de nombreux pays, pour sa violence excessive et âpre. Un comble lorsque l’on s’aperçoit en fait que Hooper s’efforce constamment de ne pas filmer les meurtres en gros plan : une stratégie qui en laisse d’autant plus à l’imagination et qui fait aujourd’hui encore du film l’un des films d’horreur les plus efficaces du genre. Un genre qui ne parviendra que rarement à retrouver la même intensité et la même folie que le film de Hooper et qui ne se contentera alors que de singer ce dernier. Il est en effet impossible de reproduire l’extravagance hallucinatoire du mythique dîner familial de Massacre à la tronçonneuse, au cours duquel l’ultime survivante du groupe est forcée de dîner à la même table que la famille de Leatherface, dans une parodie macabre de Sitcom télévisée.