Analyse et critique du film "Le labyrinthe de pan"
Rares sont les réalisateurs qui parviennent à acquérir une notoriété surtout liée à un univers visuel personnel comme Tim Burton et Jean-Pierre Jeunet. Guillermo Del Toro, réalisateur hispanique, entre dans cette catégorie. Il a construit des histoires, souvent fantastiques, possédant un travail artistique important, d'une part, et de l'autre, développant des thèmes sérieux et souvent pointus. Comme dans son chef-d'œuvre: Le Labyrinthe de Pan.
L'hommage à Alice
Après la première vision de ce film, une chose nous a vient à l'esprit : c'est que le réalisateur s'est largement inspiré de l'univers de Lewis Carroll, le père d' « Alice aux pays des merveilles ». Le film raconte qu'Ofélia, dans une Espagne Franquiste, accompagne sa mère afin de rejoindre son beau-père, un capitaine cruel, chargé de mâter des communistes. Sa mère, enceinte, est malade. Au milieu de cette histoire, le réalisateur introduit du fantastique. Ofélia serait une princesse. Elle doit affronter plusieurs épreuves, guidé par un Pan, pour revenir auprès de son père, un puissant roi. Alice est en quête d'elle-même, idem pour Ofélia. Le labyrinthe du Pan est aussi effrayant que celui de la Reine de Coeur.
Le thème de la Mort
Le film s'ouvre sur Ofélia qui est en train de mourir. Le ton est donné. Del Toro développe, tout le long du film, l'idée que la mort n'est pas une fin en soi. Le spectateur, sachant que l'héroïne va mourir, se dit que le réalisateur ne peut pas en rester là, qu'il va forcément expliquer quelque chose, exposer une fin alternative et n'abandonnera pas la fille à une fin atroce. Le génie de Del Toro est, par ce simple plan, de fournir l'ambiance malsaine avec une musique de film fantastique.
Est-ce un conte pour enfant ?
Ce film fait débat sur la noirceur de son ambiance. En ce sens, est-il vraiment un conte pour enfants ? Si nous lisons les grandes œuvres des frères Grimm, nous nous rendons compte que Del Toro a repris les éléments qui font un conte : le fantastique, l'enfant-héros et l'univers oppressant. C'est essentiel dans l'histoire, car, quand le héros gagne, l'enfant doit être content de le voir vaincre ce monde violent.