Air Lib : présentation et histoire
Air Lib était, jusqu'à sa liquidation judiciaire en 2003, la deuxième compagnie aérienne française. Elle avait la particularité de proposer des vols à très bas prix. Toutefois, elle n'a jamais connu de gestion budgétaire rigoureuse, à l'image de son dernier dirigeant, Jean-Charles Corbet, condamné pour "pillage méthodiquement organisé".
Les débuts de la compagnie
Air Lib est née d'un processus de restructuration, dirigé par Marc Rochet, de trois compagnies : AOM Minerve, TAT et Air Liberté. Mais il ne réussit pas à rétablir la situation financière. La société est contrainte de déposer son bilan, en juin 2001. Le Tribunal de Commerce de Créteil autorise un nouveau dirigeant, Jean-Charles Corbet, à reprendre la direction d'Air Lib le mois suivant.
Un trafic trop étendu et des moyens restreints
La situation financière d'Air Lib n'est pas bien brillante, et elle s'aggrave encore après les attentats du 11 septembre 2001. Air Lib a alors recours aux fonds publics : elle demande un prêt de 30 millions d'euros au FDES, ainsi qu'un arrêt de paiements de ses cotisations sociales et publiques. La nouvelle stratégie de la compagnie consiste à étoffer son réseau, de manière à renflouer ses comptes. La mise en place d'une ligne quotidienne Paris-Alger doit permettre un trafic de 150000 passagers. D'autres lignes vers l'Afrique (Côte d'Ivoire, Mali...), l'Europe (l'Italie, à partir de 29€), et les Antilles françaises (à partir de 99€ aller, toutes charges comprises), sont ouvertes dès octobre 2001. Les lignes long-courrier sont un succès. Mais la compagnie essuie des pertes estimées à 7 millions d'euros par mois sur les lignes régionales. La concurrence d'Air France nuit à Air Lib. Le problème de la compagnie se clarifie : les prix qu'elles proposent sont largement inférieurs à ses coûts de revient. Il lui faut donc réduire ses coûts : renouveler sa flotte, utiliser des appareils à faible consommation de carburant, réduire son personnel en leur donnant une plus grande responsabilité, et sortir du circuit des agences pour se consacrer à la vente sur Internet.
La liquidation judiciaire et le procès de Jean-Charles Corbet
En 2003, Air Lib dépose sa déclaration de cessation de paiements au Tribunal du Commerce. Elle est ensuite placée en liquidation judiciaire. Du fait du nombre de personnes au chômage et des sommes consacrées à la compagnie par le gouvernement, une commission d'enquête est votée à l'Assemblée Nationale. Jean-Charles Corbet est condamné pour "pillage organisé" : il a reçu une prime non justifiée de 762000€ lors de la reprise de la compagnie, de même qu'un bénéfice de 1,34 million d'euros d'août 2001 à décembre 2002. L'enquête révèle aussi un détournement des profits d'Air Lib vers d'autres sociétés appartenant à Jean-Charles Corbet. L'enquête se clôt sur la condamnation pour "pillage méthodiquement organisé", en 2007.