Abbas Kiarostami : biographie
Abbas Kiarostami est un cinéaste iranien né le 22 Juin 1940 à Téhéran. Il fait partie de la vague du renouvellement du cinéma iranien des années 60-70 aux côtés des Bahram Beyzai et autre Sohrab Shahid Saless. Son œuvre est essentiellement de fiction, mais au fort accent documentaire. Elle est politique sans être vindicative, préférant se nourrir de philosophie.
Premier pas
Vers l'âge de 18 ans, il s'inscrit à la faculté des Beaux-Arts de Téhéran. A sa sortie de la faculté il exerce tour à tour les professions de réalisateur et d'illustrateur dans les secteurs de la publicité concevant nombre d'affiches et de films publicitaires. Plus tard, il effectue son entrée dans le cinéma par la petite porte en réalisant divers génériques de films.
Sa première réalisation proprement cinématographique voit le jour en 1970, en la matière d'un court-métrage intitulé "Le pain et la rue".
Sa carrière
Ce n'est qu'en 1977 que Abbas Kiarostami étoffe sa filmographie d'un long-métrage.
- "Le rapport" relate les tourments d'un percepteur qui voit son existence s'écrouler lorsqu'il se voit accusé de corruption et que sa femme tente de se suicider.
- En 1981, "Avec ou sans ordre", illustre bien la dimension philosophique du cinéma de l'auteur qui s'interroge sur la façon de filmer, d'organiser par une mise en scène le désordre social.
- Avec "Close-up" (1990), kiarostami soulève la question de l'identité et de la famille en relatant les péripéties d'un usurpateur.
- "Le goût de la cerise" en 1997, dépeint la société iranienne à travers une galerie de portraits divers.
- En 1999, réalisation de "Le vent nous emportera", kiarostami évoque au sein de la tradition Kurde la question du deuil et de son pendant l'agonie.
- Avec "Ten" (2002) kiarostami réalise un road-movie en 10 séquences qui sont autant d'occasions de rencontres entre une conductrice et des auto-stoppeurs, autant d'occasions de confronter modernisme et tradition.
- En 2010 dans "Copie conforme" on peut entre autre voir Juliette Binoche associée à Kiarostami pour ce qui est le premier film du cinéaste fait avec des acteurs professionnels. Il y interroge simplement la question de la narration, de l'essence du récit.
Son action
Kiarostami offre une vision du cinéma iranien qui ne s'engonce pas dans la politique et lui préfère une ouverture à la philosophie, à la poétique et à la spiritualité de la culture persane.
Son œuvre a souvent été récompensée notamment avec "Le goût de la cerise", Palme d'or à Cannes en 1997, ou encore avec "Le vent nous emportera", prix FIPRESCI au festival du film de Venise en 1999.